Opinions

Bien que l'urgence soit moins grande que lors de la première vague, les enjeux sont tout aussi importants et la situation requiert un redressement marqué, écrivent des gériatres dans une lettre ouverte. Ils proposent 12 mesures, en plus de celles déjà en place, pour limiter les dégâts sur les aînés déjà fortement fragilisés.

Depuis mon dernier article sur ce sujet, trois provinces continuent d’ignorer les besoins financiers des médecins. La ministre de la Santé fédérale, Patty Hajdu, n’a offert absolument aucun soutien et, à l’exception du Nord et des provinces de l’Atlantique, la pandémie prend de l’ampleur partout au Canada.

«J'ai appris que l'examen physique apporte 20% des données nécessaires au diagnostic. Or, l'examen physique n'est pas possible en ce moment, sauf par vidéoconférence. Ce qui est moins évident avec mes patients âgés... Il faut être plus à l'affût pour détecter la respiration sifflante, la confusion ou la dépression à travers un téléphone portable. Et parfois, vous risquez d'avoir une surprise malheureuse.»

L'insuffisance cardiaque est satisfaisante à traiter quand tout est sous contrôle, mais les statistiques ne mentent pas: pour les patients qui en souffrent, le pronostic est plus sombre que pour n'importe quel cancer, à l'exception du cancer du poumon. La plupart des patients ne le savent pas, ou, s'ils le savent, sont dans le déni. Mais vient le temps où il faut reconnaître qu’il y aura mortalité et aborder la fin de vie. Mais comment annonce-t-on cette mauvaise nouvelle?

Qui aurait pensé qu'il pourrait être bon de parler de vous à la troisième personne? Comme si vous n'étiez pas vous, mais lui? Comme si vous n'étiez pas réellement là, et de toute façon, vous ne voudriez pas vous rendre compte que vous parlez de lui au cas où cela ressemblerait à... des potins? Je veux dire, seuls les membres de la famille royale, ou les personnes ayant des troubles de la personnalité, peuvent parler de cette façon sans que quelqu'un n'appelle la police.

«L'épuisement professionnel est un mot à la mode qui détourne la responsabilité d'un système dysfonctionnel vers l'individu. Condamner les médecins pour une faiblesse perçue est à la fois fallacieux et dangereux.»

Lorsque des patients me disent qu'ils n'ont pas de médecin de famille, je me sens un peu triste et parfois en colère. Ces personnes ont payé des impôts toute leur vie pour bénéficier du système public de soins dont nous sommes si fiers au Canada. Pourtant elles doivent aller d’une clinique sans rendez-vous à une autre afin d'obtenir des renouvellements d’ordonnance, voyant souvent différents médecins. Le concept de soins longitudinaux, pierre angulaire de la médecine préventive et des relations patient-médecin, leur échappe.