Le mauvais côté du bon cholestérol

Est-ce qu’une bonne chose comme le cholestérol lipoprotéique de haute densité (HDL-C) peut devenir excessive? Une étude publiée dans The Lancet Regional Health Western Pacific montre un lien entre des taux plasmatiques très élevés de HDL-C et un risque accru de démence, en particulier chez les adultes plus âgés.Selon les chercheurs, d'autres études récentes ont établi des associations entre des niveaux élevés de HDL-C plasmatique et un risque accru de mortalité toutes causes confondues, de dégénérescence maculaire liée à l'âge, de septicémie et de fractures. En revanche, les observations relatives aux taux de HDL-C, à la cognition et à la démence restaient partagées.Les chercheurs ont donc analysé les données de 18 668 personnes recrutées entre 2010 et 2014 pour participer à l'étude ASPREE (Aspirin in reducing events in the elderly, ou l'aspirine dans la diminution des événements chez les personnes âgées, ndlr). Au moment de l'inscription, les sujets étaient en bonne santé, sans maladie cardiovasculaire diagnostiquée, sans démence, sans handicap physique ni maladie mettant en jeu le pronostic vital. Ils étaient également en bonne santé cognitive.Un risque accru de 27%Les analyses de cette nouvelle étude ont été menées d'octobre 2022 à janvier 2023 afin de déterminer les changements dans la population. «Notre étude cherchait à déterminer si des taux élevés de HDL-C étaient associés à un risque accru de démence dans une large population de personnes âgées dont les fonctions cognitives étaient initialement intactes», indiquent les auteurs dans leur rapport.Selon les résultats de l’étude, les personnes ayant un taux élevé de HDL-C de 80 mg/dL ou plus avaient un risque de démence supérieur de 27% à celui des personnes ayant un taux plus faible. Mais, l'âge étant un facteur important, le risque de démence incidente était statistiquement plus élevé chez les participants ayant un taux élevé de HDL-C et étant âgés de 75 ans et plus que chez les plus jeunes.«Le risque accru de démence associé à des taux élevés de HDL-C semble indépendant des facteurs de risque traditionnels de démence, comme le niveau d'activité physique, la consommation d'alcool, l'éducation, le diabète ou encore le tabagisme» dans une population initialement en bonne santé, note le rapport.Les auteurs de l'étude n'ont pas traité des ratios de lipoprotéines de basse densité (LDL-C) ou de cholestérol. Le rapport conclut qu'«il est également possible que le développement de la démence et le taux très élevé de HDL soient tous deux des conséquences d'une pathologie distincte et non liée».

Le mauvais côté du bon cholestérol

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