À vous la parole: Comment arrivez-vous à concilier le travail et la famille?

«Dans une réorganisation constante» Myriam Croteau, médecin de famille, Bas-Saint-LaurentÊtre médecin de famille en région demande beaucoup de disponibilité. J’ai la chance d’avoir un conjoint qui s’occupe de tout: des repas, des rendez-vous, des devoirs. Mes enfants sont aussi très autonomes et ne rencontrent aucune difficulté scolaire. Je ne suis pas à l’équilibre, mais plutôt, comme la plupart de mes collègues, dans une réorganisation constante. Difficile d’en prendre moins alors que le gouvernement nous demande d’en prendre plus. J’y arriverai mieux quand nous aurons vraiment les moyens de mettre en place un système de santé multidisciplinaire, et pas seulement centré sur la médecine. Il nous faut déléguer des tâches à d’autres professionnels comme les IPS, psychologues, physiothérapeutes notamment en faisant davantage de santé préventive et de prise en charge de patients. J’arrive à être présente avec mes enfants en ayant mon ordinateur sur les genoux. Je prends des appels dans mon bureau à la maison pour être «présente» à la maison. «La communication est essentielle» Jacinthe Lamoureux et Christophe Augé, pharmaciens, SherbrookeAvec quatre enfants, notre conciliation travail-famille n’est pas parfaite, mais nous faisons de notre mieux. Depuis la naissance des enfants, Jacinthe a fait le choix de prendre des congés de maternité longs (10-16 mois) pour chaque enfant. Ensuite, en choix familial, elle a décidé de travailler moins jusqu’à ce que la dernière ait environ deux ans. Les départs en congé de maternité laissaient moins de latitude à s’investir massivement dans des grands projets professionnels. C’était un choix parfois difficile à assumer, mais on savait que cela était une mise en veilleuse temporaire question de respecter nos valeurs familiales. Lorsqu’un projet professionnel est arrivé deux ans après la naissance de la dernière, et sachant que «la famille était terminée», nous avons eu une bonne discussion. Christophe a réduit ses projets professionnels pour permettre le rééquilibrage dans les tâches domestiques afin de libérer du temps pour permettre à Jacinthe de se «redéployer professionnellement». Des décisions de couple/famille prises pour permettre de trouver cet équilibre justement. Nous avons la grande chance d’avoir les grands-parents très souvent disponibles en soutien pour journées plus chargées. Au quotidien, nous optons pour un agenda électronique commun, de la planification des repas et des emplettes. Nous impliquons les enfants dans les tâches selon leur âge afin de favoriser leur autonomie. La communication est essentielle pour convenir de ce qui est juste et acceptable pour atteindre nos buts et respecter nos valeurs ensemble.«L’équilibre n’est pas si compliqué si on revient à l’essentiel» Maude Lemieux, psychiatre, QuébecChaque famille doit trouver ce qui marche pour elle. Chez nous, par exemple, la division claire et explicite des tâches familiales entre mon conjoint et moi en fonction des besoins et des limites de chacun est essentielle. Cela nous permet de négocier et d’honorer nos besoins de temps et d’espace personnels-professionnels versus familiaux. Une autre stratégie qui fonctionne bien pour nous est de «créer des habitudes» pour les tâches familiales récurrentes. Une stabilité des «Qui, où et quand». L’épicerie, les activités des enfants, les routines du matin et du soir sont planifiées pour que chacun ait du temps individuel et du temps avec les enfants. Le souper du dimanche soir est une sorte de rituel dédié à la connexion familiale et se déroule à la grande table à manger. (Re)trouver notre équilibre est devenu beaucoup plus simple à partir du moment où j’ai radicalement accepté qu’il s’agissait là en fait d’un vrai défi, un work in progress, parfois chaotique, parfois fluide, toujours imparfait. Cette imperfection n’est pas liée à une insuffisance de notre part. La quête d’équilibre se base sur la curiosité plutôt que sur la culpabilité, ce qui est, selon moi, un bien meilleur guide. Il n’existe pas de recette universelle. L’important est de baser les choix sur les principes de présence plutôt que de performance et de considérer la joie comme indice de «réussite». C’est un vrai défi que de se libérer des pressions sociales de performance dans la conciliation travail-famille, mais au fond, l’équilibre n’est pas si compliqué si on revient à l’essentiel.«Choisir des horaires plus favorables»Philippe Lépicier, pharmacien, CacounaMa conjointe et moi sommes pharmaciens propriétaires. Nous avons fait le choix d’une pratique rurale avec des horaires qui sont naturellement plus favorables à la conciliation travail-famille. Pour arriver à un équilibre au quotidien, nous avons investi dans l’humain et choisi d’embaucher quelqu’un qui travaille à la maison pour prendre une partie des tâches familiales et domestiques. Et vous? Comment arrimez-vous votre vie personnelle et professionnelle? À vous la parole! Partagez vos trucs dans la section commentaires.

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