Votre adresse courriel «.med» de plus en plus requise

Si vous n’utilisez pas encore le courriel «.med» mis à disposition par le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS), il va falloir vous y mettre. Le MSSS a décidé de «standardiser (leur utilisation) pour toutes les communications effectuées entre les établissements de santé et les médecins». Autrement dit, les établissements ont reçu la consigne de correspondre avec les cliniciens, les résidents et les externes en médecine en n’utilisant plus que cette adresse courriel pour leur transmettre des informations cliniques et administratives. «L’objectif est d’encadrer l’utilisation sécuritaire des outils de collaboration, notamment le système de messagerie corporatif», indique Marie-Claude Lacasse, une porte-parole du MSSS, qui ajoute que le but est «préserver le système de santé du Québec contre toute atteinte à la disponibilité, à l’intégrité et à la confidentialité des informations dont disposent» les médecins. Elle rappelle notamment que l’adresse «.med» garantit des «échanges sécurisés et protégés par le MSSS».À terme, qu’ils pratiquent à l’hôpital, en CHSLD, en soins à domicile ou en GMF, les cliniciens n’auront d’autre choix qu’utiliser leur courriel «.med» pour toutes leurs interactions au sein du réseau de la santé, confirme Mme Lacasse. «Avec l’arrivée du Dossier santé numérique, (l’adresse) ".med" sera leur identifiant pour une grande majorité des accès aux actifs informationnels du réseau et ce, de plus en plus.»Aujourd’hui, ce courriel donne déjà accès à la télécopie infonuagique, à la plateforme de soins virtuels — où se retrouvent la Télédermatologie et les Soins virtuels en santé mentale (PQPTM) —, au guichet d’accès à la première ligne (GAP), au Conseil numérique, aux constats de décès en ligne (ex. SP3), etc. Il donne également accès à la suite Microsoft 365 et à ses applications utilisées dans le réseau de la santé, notamment Teams.«L’utilisation de l’adresse courriel ".med" permet en outre aux médecins de se conformer à leur obligation déontologique en matière de sécurité et de confidentialité des données», mentionne pour sa part le Collège des médecins du Québec sur son site web. Lorsque les communications via leur DMÉ ne sont pas disponibles, le Collège recommande ainsi à ses membres d’utiliser leur adresse «.med» dès lors que des «données sensibles sont en jeu (données d’un patient ou données d’un intervenant du réseau)».Cette nouvelle consigne découle de la Directive sur l’utilisation sécuritaire des outils de collaboration par les médecins émise par le MSSS en 2020. Ce document de six pages oblige notamment les établissements à sensibiliser leur personnel médical à la sécurité de l’information et à leur offrir du soutien. Ils sont également tenus de «bloquer, par des mécanismes de filtrage web, les sites de messageries publics (Gmail, Hotmail, Yahoo Mail, etc.) ou tout autre outil de collaboration non autorisé sur le réseau informatique des établissements».Lire aussi: Comment gérez-vous votre boîte courriel pour éviter qu’elle ne déborde?Sanctions possiblesSelon la Directive (accessible avec l’identifiant «.med»), les médecins, résidents et externes doivent «utiliser exclusivement (leur) compte corporatif MSSS, pour tous (leurs) échanges de données» et «éviter de contourner l’utilisation du système de messagerie corporatif par le biais de redirections automatiques de courriels ou tout autre mécanisme de contournement». Des exigences à ne pas prendre à la légère. «Lorsqu’un médecin, résident ou externe contrevient à la présente directive, il s’expose à des mesures disciplinaires, administratives ou légales, en fonction de la gravité de son geste», précise le document en signalant que ces «mesures peuvent inclure la suspension des privilèges, la réprimande, la suspension, le congédiement ou autre».Selon les chiffres du ministère, 31 684 médecins, résidents et externes utilisent actuellement leur courriel «.med». Pour des raisons de commodité, les omnipraticiens privilégient toutefois leur DMÉ pour transmettre des données sur leurs patients. L’enjeu étant que les établissements ne disposent pas tous d’un dossier clinique informatisé permettant les échanges avec les DMÉ.Si «les adresses ".med" ne sont pas diffusées aux citoyens», précise le MSSS, il n’en demeure pas moins que leur format (prenom.nom.med@ssss.gouv.qc.ca) se trouve facilement sur internet. Des patients peuvent ainsi écrire directement à leur médecin, ce que la plupart d’entre eux ne souhaitent pas. Par ailleurs, des cliniciens aux prénom et nom communs y ont reçu des communications qui ne leur étaient pas destinées.

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