Vos bonnes ondes pourraient-elles soulager la douleur de vos patients?

Votre patient souffre-t-il? Lui témoigner de l’empathie pourrait être aussi efficace qu'un analgésique. C'est l'une des principales conclusions d'une étude dirigée par un neuroscientifique de l'Université norvégienne d'Oslo. Avec son équipe, il a utilisé l'imagerie par résonance magnétique fonctionnelle pour scanner le cerveau de 20 patients souffrant de douleurs chroniques; l’objectif étant de savoir si les interactions avec un médecin pouvaient influencer leur sensibilité à la douleur. L'étude, publiée dernièrement dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences, consistait à effectuer des examens IRM lors de deux rendez-vous au cours desquels les jambes des patients ont été exposées à des stimuli allant de l'indolore au modérément douloureux, puis à leur demander d'évaluer l'intensité de la douleur perçue à l'aide d'une échelle. La moitié des patients étaient seuls lors de ces séances, tandis que l'autre moitié était en présence d'un médecin. Dans ce second groupe, la moitié a parlé au médecin accompagnateur avant la séance et discuté de l'histoire de leur maladie. L'autre moitié n'a pas eu d'interaction avec le praticien avant la séance. À lire aussi: Un nouvel outil pour mesurer la douleur chronique en développement Les chercheurs ont également fait passer des scanners cérébraux aux médecins accompagnateurs. Leurs résultats révèlent que les patients qui n'étaient pas accompagnés d'un médecin pendant leur examen ont signalé une douleur plus forte que ceux qui l’étaient, même lorsque les deux groupes ont été soumis à des stimuli d'intensité égale. En revanche, les patients accompagnés d'un médecin ont systématiquement fait état d'une douleur moins forte que ceux qui étaient seuls pendant le scanner. Parmi les sujets ayant parlé au médecin accompagnateur avant la séance, le sentiment général était que le clinicien était empathique et, de ce fait, qu’il était capable de comprendre et de mieux estimer l'intensité de leur douleur. Lire aussi: Pourquoi la douleur semble plus intense la nuit Ce dernier sous-groupe présentait également des IRM montrant une plus grande activité dans le cortex préfrontal dorsolatéral et ventrolatéral, ainsi que dans les aires somatosensorielles primaires et secondaires. Parallèlement, les médecins accompagnateurs ont montré une correspondance accrue entre l'activité de leur cortex préfrontal dorsolatéral et l'activité des aires somatosensorielles secondaires de leurs patients, une région du cerveau activée par la douleur. Cette corrélation de l'activité cérébrale s'est accrue à mesure que la confiance mutuelle entre le médecin et le patient augmentait. «Ces résultats prouvent que l'empathie et le soutien peuvent diminuer l'intensité de la douleur», concluent les auteurs de l'étude.

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