Vieillissement de l'effectif : « Pour moi, ce n'est pas un problème ! » - Le ministre Yves Bolduc

Le ministre de la Santé et des Services sociaux, le Dr Yves Bolduc, se dit conscient du vieillissement des effectifs médicaux, mais il ne paraît pas s’en inquiéter. Il n’a pas l’intention de prendre de mesures spéciales pour en contrer les effets. Il croit que l’arrivée de centaines de nouveaux médecins au cours des prochaines années va contrebalancer le départ attendu de ceux qui partiront à la retraite. Au total, affirme-t-il, le Québec gagnera plus de médecins qu’il n’en perdra. Le ministre Yves Bolduc n’a pas l’intention de proposer des aménagements de fin de carrière aux médecins. «C’est un phénomène que je regarde, dit-il en parlant du nombre de départs à la retraite qui vont se produire, mais pour moi, ce n’est pas un problème. La chose s’arrangera avec l’arrivée de nouveaux effectifs. La signature de l’entente avec la France sur la reconnaissance des compétences professionnelles devrait aussi nous amener des médecins au Québec. » Le ministre note que peu de médecins prennent leur retraite à 55 ans ou aspirent à le faire à cet âge comme dans le reste de la société. Plusieurs médecins d’expérience continuent à pratiquer longtemps en exerçant à temps partiel. Pour cette raison, il ne craint pas pour l’avenir. « Si tous les médecins âgés prenaient leur retraite, nous aurions des problèmes, commente-t-il. Mais sur une période de 10 ans, les facultés vont produire plus de nouveaux médecins qu’il va en partir. Grâce à l’augmentation des admissions, nous allons doubler le nombre de médecins qui vont sortir des facultés au cours des prochaines années. » Pas de programmes Il y a quelques semaines, son ministère a lancé un programme visant à inciter des infirmières d’expérience à prolonger leur carrière moyennant une incitation financière. Le ministre n’a aucune mesure du genre en préparation pour les médecins. « À ma connaissance, nous n’avons pas de plan qui ferait en sorte que lorsque les médecins auront atteint un certain âge, nous les rémunérerons davantage ou leur donnerons une prime afin qu’ils restent plus longtemps en pratique. Je n’ai pas besoin de leur offrir des avantages, car ils demeurent d’eux-mêmes en fonction. Ils prennent des retraites progressives. Des médecins de 80 ans font encore leurs deux journées de bureau. Alors, je ne vois pas pourquoi je les paierais pour qu’ils demeurent en poste plus longtemps. » Pas d’aménagement aux plans d’effectifs Le ministre n’a pas non plus l’intention de changer la formule des plans d’effectifs afin de permettre l’aménagement d’une pratique à temps partiel dans les établissements, ce qui inclut la réduction des gardes. « Nous avons une pénurie très réelle dans certaines spécialités, explique-t-il. On ne peut donc pas se permettre de faire ce genre d’arrangement et d’accepter du mi-temps. Le choix qui s’offre au spécialiste s’il veut réduire sa pratique, c’est de quitter son établissement, et s’il le veut, aller faire du dépannage en région ou dans de plus petits hôpitaux avec des ententes de gré à gré. » Même fermeté à l’égard des omnipraticiens. « Le médecin peut continuer à travailler deux jours par semaine s’il le désire, mais on ne paiera pas des frais de cabinet pour cinq jours à quelqu’un qui en travaille deux ou trois. »

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