Usage du Paxlovid: l’INESSS revisite ses positions cliniques

La haute endémicité de la COVID-19 constatée cet automne, la publication de nouvelles études ainsi qu’une demande du ministère de la Santé et des Services sociaux ont amené l’Institut national d’excellence en santé et services sociaux (INESSS) à revoir ses positions concernant l’usage optimal du nirmatrelvir/ritonavir (PaxlovidMC) comme traitement précoce d’une infection au SRAS-CoV-2. Ces recommandations actualisées se distinguent notamment des précédentes, qui dataient de décembre 2022, par le retrait de la vaccination des indications de traitement et par une stratification des patients concernés en fonction du niveau de risque de complications de la COVID-19.Ainsi, pour les patients testés positifs qui présentent une immunosuppression sévère, et sont donc à risque élevé de complications, le Paxlovid doit être prescrit en cas de symptômes d’intensité légère à modérée.Pour les personnes de 60 ans et plus qui présentent un risque modéré de complications en raison de maladies ou de conditions concomitantes (insuffisance rénale ou hépatique chronique, maladie cardio-pulmonaire chronique, diabète, obésité), le traitement au Paxlovid doit être envisagé après évaluation du risque d'hospitalisation, à moins d’une contre-indication ou d’une interaction médicamenteuse significative avec le ritonavir. Cette position vaut également pour les adultes de 60 ans et plus, sans maladie ou condition concomitante qui augmente le niveau de risque, selon le jugement clinique du prescripteur.Chez les adultes de moins de 60 ans présentant un risque faible à modéré de complications (avec au moins une maladie ou condition concomitante qui augmente le niveau de risque), le traitement au Paxlovid peut être proposé au cas par cas, à moins d’une contre-indication ou d’une interaction médicamenteuse significative avec le ritonavir.Pour les femmes enceintes, le traitement au Paxlovid peut être considéré si les avantages surpassent les risques. Le clinicien doit évaluer le niveau de risque individuel en tenant compte de l’âge de la patiente, de l’immunité, du nombre de maladies ou de conditions concomitantes et de l’âge gestationnel puis en discuter avec un spécialiste en médecine maternelle et fœtale.Chez les moins de 18 ans présentant au moins une maladie ou condition concomitante, le traitement au Paxlovid peut également être considéré après évaluation du risque individuel et discussion avec un spécialiste en infectiologie ou en immunologie pédiatrique. Enfin, pour les patients atteints de la COVID-19 présentant des symptômes graves à sévères qui doivent être hospitalisés, ou le sont déjà, l’usage du Paxlovid est déconseillé «en raison de l’incertitude scientifique quant aux bénéfices potentiels selon le stade de l’infection ou de l’immunité de la personne ou parce que le profil d’innocuité est incertain». Cette position de l’INESSS prévalait déjà dans ses recommandations émises en décembre 2022.À lire aussi: Santé Canada approuve un nouveau vaccin de Novavax contre la COVID-19L’Institut signale que «ces modifications ont entraîné des changements au programme permettant la gratuité de l’antiviral. Les codes de la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ) ont changé. Ainsi, à l’instar de l’outil clinique (de l’INESSS disponible ici ou téléchargeable en pied de page), le modèle d’ordonnance individuelle a aussi été mis à jour pour intégrer les changements, en plus d’y ajouter les nouveaux codes de la RAMQ.»En raison d’enjeux de disponibilité du sotrovimab et de la mise à jour de ses positions sur les antiviraux (nirmatrelvir/ritonavir et remdésivir), l’INESSS informe que son algorithme décisionnel des traitements précoces de la COVID-19 a été retiré temporairement de son site web. Celui-ci sera mis à jour à l’hiver 2024. L’Institut travaille aussi à l’élaboration d’un guide d’usage optimal des traitements de la COVID-19, qui remplacera les outils créés pendant la pandémie. Sa publication est prévue à l’été 2024.

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