Université de Montréal - Une pharmacie virtuelle pour enseigner plus concrètement les soins pharmaceutiques

La Faculté de pharmacie de l’Université de Montréal a conçu une application Web qui simule une pharmacie communautaire et ses patients, dans le but de pousser encore plus loin l’enseignement des soins pharmaceutiques aux étudiants inscrits à son programme de doctorat de premier cycle en pharmacie (Pharm. D.).Mise au point avec la collaboration d’Ellicom, une firme spécialisée dans le développement de formations en ligne, l’application « Pharmacie SVP » (pour soins virtuels en pharmacie), a nécessité trois ans de travail. La Faculté de pharmacie en a assumé le financement grâce à son Fonds alma mater. « Nous voulons avoir des patients dont l’état de santé évolue pour que l’étudiant soit confronté à des situations de plus en plus complexes au cours de ses études », explique Pierre Moreau, doyen de la Faculté de pharmacie de l’Université de Montréal.Ainsi, en première année, l’étudiant pourrait « rencontrer » un patient affligé d’allergie saisonnière. Au cours des années suivantes, il continuera de suivre ce même patient aux prises avec d’autres pathologies comme l’hypertension artérielle, le diabète et une dépression.Une soixantaine de patients virtuelsPharmacie SVP compte environ 80 patients totalisant 390 épisodes de soins et couvrant plus de 120 pathologies. Des étudiants de quatrième année au Pharm. D. ont rédigé les cas dans le cadre d’un stage à thématique optionnelle. Ils ont été révisés par des pharmaciens, des professeurs en pharmacie ou des cliniciens associés.L’encadré ci-contre résume le fonctionnement de l’application Pharmacie SVP, qui sera accessible pour les étudiants à la fin août, à temps pour le trimestre d'automne, via un portail de la Faculté de pharmacie.Pour développer le jugement cliniqueL’étudiant recevra trois ou quatre courriels par semaine de la pharmacie virtuelle. « Par exemple, un patient revient à la pharmacie, parce qu’il a mal au ventre depuis qu’il prend un médicament qu’il a reçu la semaine précédente, illustre Françoise Crevier, technopédagogue à la Faculté de pharmacie. L’étudiant doit consulter le dossier du patient et vérifier s’il s’agit d’un effet indésirable attribuable au médicament. Cette application oblige les étudiants à analyser la situation et le dossier du patient, à chercher des solutions et à prendre des décisions, dans ce cas-ci appeler le médecin pour demander une modification de l’ordonnance et lui proposer une solution pour résoudre le problème du patient. »Cette dernière précise que les étudiants se pencheront tous sur les mêmes cas. « Nous voulons favoriser la réflexion et la discussion entre les étudiants. Le jugement clinique est une habileté complexe et longue à développer. La seule façon d’y arriver, c’est en dénouant des cas et encore des cas. »

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