Une pharmacienne amoureuse des animaux sanctionnée

Nathalie Hamel a été reconnue coupable d’un total de six chefs d’accusation et a été condamnée à une radiation d’un mois et à des amendes totalisant 15 000 $. Elle a notamment vendu des médicaments pour des animaux sans ordonnance, n'a pas respecté diverses règles en matière de tenue de dossiers et n'a pas mis en place les mesures de sécurité requises afin de préserver l’intégrité de ses inventaires de médicaments. Pharmacienne depuis plus de 20 ans et propriétaire d’une pharmacie à Shawinigan jusqu’en 2018, Nathalie Hamel a également un refuge animalier. Elle a donc ouvert un dossier pharmacologique au nom de son refuge à sa pharmacie et inscrit le nom de plusieurs animaux dans le dossier relatif à la posologie. Les ordonnances d’origine ne se trouvaient toutefois pas au dossier. En se basant sur les ordonnances verbales et écrites émises par un vétérinaire pour le refuge, il y avait environ une centaine d’ordonnances, majoritairement des ordonnances verbales, pour lesquelles il n’y avait aucun dossier. L’enquête démontre aussi que sur un total de 16 dossiers pharmacologiques d’animaux, neuf étaient complètement vides, et quatre avaient des médicaments inscrits au dossier sans qu'aucune ordonnance n'y soit rattachée. «Les inventaires de médicaments de la pharmacie de l’intimée ne balancent pas de façon importante et le plaignant n’a pas été en mesure de reconstituer le cheminement des médicaments pour l’ensemble des quantités de médicaments achetés par l’intimée. Le nombre de comprimés concernés est élevé», peut-on lire dans la décision disciplinaire. Les faits reprochés se sont déroulés entre le mois de juillet 2015 et le mois d'août 2018. Stupéfiant sans ordonnance écrite C’est toutefois pour s’être approprié quatre ampoules d’hydromorphone HP 10 mg/ml injectables à même l’inventaire de sa pharmacie en 2017 que Nathalie Hamel a obtenu une radiation d’un mois. En effet, si le médicament était destiné à une ratonne pour abréger ses souffrances, la pharmacienne n’avait pas d’ordonnance écrite, mais seulement une ordonnance verbale du médecin vétérinaire. L’intimée croyait que l’ordonnance verbale qu’elle avait pouvait être considérée comme une ordonnance légale et c’est dans ce contexte qu’elle a préparé et servi le médicament. Bien qu’elle reconnaisse la faute, elle affirme qu’elle était sous la supervision du médecin vétérinaire. Selon le conseil de discipline, Nathalie Hamel n’aurait pas dû prendre ces ampoules, peu importe l’utilisation qu’elle comptait en faire, et l'obligation d’obtenir une ordonnance écrite pour des stupéfiants constitue pour un pharmacien une règle de base. Toutefois, il reconnaît que le risque de récidive est plutôt faible et en raison de la particularité de la situation. Il a donc fixé la durée de la période de radiation à un mois. Se concentrer sur la pharmacie Nathalie Hamel affirme qu’elle a décidé de diminuer les activités de son refuge et prévoit de faire adopter ses animaux. Elle reconnaît que la ligne entre son travail de pharmacienne et de «rescue» était fragile, peut-on lire dans la sanction. Elle affirme qu’à l’avenir, son intention est de se concentrer sur sa pharmacie.

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