Une nouvelle grille de circuit du médicament en milieu hospitalier

Implanté en 2005, le circuit du médicament en milieu hospitalier comportait 55 étapes, de la sélection d’un médicament à son administration au patient. C’est dans le cadre du Rapport canadien sur la pharmacie hospitalière que la nécessité d’une telle grille est apparue. «On constatait dans les années 2000 un retard du Québec sur le plan du circuit du médicament, qui se mesurait par des pratiques moins technologiques, et des bonnes pratiques moins appliquées», raconte Jean-François Bussières, l’un des éditeurs de ce rapport. Le ministère de la Santé et des Services sociaux avait alors accepté la mise sur pied d’un groupe de travail qui aboutira au rapport SARDM (rapport sur les systèmes automatisés et robotisés utilisés pour la distribution des médicaments dans les établissements de santé). «Le but de faire une grille du circuit était de tous se comprendre», explique celui qui a conçu cette grille et qui est aussi le chef du département de pharmacie au CHU Sainte-Justine et professeur titulaire de clinique à la Faculté de pharmacie de l’Université de Montréal. La grille avait donc été mise en place il y a plus de 15 ans, et fait l’objet d’investissement surtout du côté technologique. Une mise à jour nécessaire «Dans les dernières années, on voulait mettre à jour la grille pour présenter clairement les étapes et la complexité du système lorsqu’on s’adresse aux décideurs, et ainsi prendre de meilleures décisions», explique M. Bussières. La pandémie s’est avérée un bon moment pour procéder à cette refonte. Le professeur commençait alors à s’impliquer dans le stage de deuxième année en milieu hospitalier des étudiants du doctorat de premier cycle en pharmacie de l’Université de Montréal. «On s’est dit, on va commencer par faire une partie du stage en virtuel, et en même temps on va rehausser le canevas pour mettre à jour le circuit», raconte-t-il. Une grille plus détaillée Les résultats de cet effort de mise à jour ont été présentés dans un article publié dans le Pharmactuel à la fin juin 2021. De plus, cinq axes ont été ajoutés à la grille: services, soins, enseignement, recherche et gestion. Le nombre d’étapes est passé de 55 à 123, et une hiérarchie à deux niveaux a été créée (grandes étapes et étapes plus spécifiques). «Globalement, on a beaucoup plus d’étapes, car on décrit plus clairement et plus en détail l’ensemble du circuit», précise M. Bussières. La grille a été introduite dans le cursus du stage de mai-juin dernier, «mais nous avons voulu rendre ça utile», souligne M. Bussières. «Nous aimerions que ça influence la suite des choses, comme l’a fait le rapport SARDM de 2005. Je souhaiterais que ça soit intégré dans les standards de pratique», ajoute-t-il. L’Ordre des pharmaciens du Québec a ainsi consulté et commenté la grille proposée. «Le prétexte initial était l’amélioration d’un stage, mais on souhaite que ça devienne la nouvelle grille pour le Québec», ajoute-t-il. Une telle grille permet d’instaurer un vocabulaire partagé pour l’ensemble des intervenants: «Le chemin que parcourt un médicament à l’hôpital est plus compliqué qu’il n’y paraît. Le médecin n’a pas juste à prescrire un médicament pour qu’il apparaisse. J’utilise cette grille pour expliquer le processus aux résidents en médecine. Ils doivent prendre conscience qu’ils entrent dans un circuit complexe», donne pour exemple M. Bussières. Pour l’instant, la grille est utilisée au CHU Ste-Justine et dans le cadre du stage de deuxième année du programme de doctorat de premier cycle en pharmacie de l’Université de Montréal. «Mais forcément, dans les discussions avec le ministère et les travaux de l’Association des pharmaciens des établissements de santé du Québec (APES), on va s’efforcer d’en parler», conclut M. Bussières. La grille peut être consultée dans l’Annexe de l’article paru dans le vol 54 (2) du Pharmactuel.

Une nouvelle grille de circuit du médicament en milieu hospitalier

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