Une démarche de déprescription d’antipsychotiques déployée dans l’ensemble des CHSLD

Amorcé en 2017 par le CIUSSS de la Capitale-Nationale, le Programme d'évaluation de la personnalisation des soins (PEPS) vise à réduire l’utilisation de tous les types de médicaments dans les CHSLD grâce à l’optimisation des rôles des professionnels. Ce projet a ensuite été repris par le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS), qui l'a renommé «Optimisation des pratiques, des usages, des soins et des services –Antipsychotiques» (OPUS-AP). Ce déploiement provincial, qui a été retardé deux ans à cause de la pandémie, permettra l’embauche de 200 pharmaciens. L'annonce avait été faite en mai dernier par la ministre responsable des Aînés et des Proches aidants, Marguerite Blais. «En soins de longue durée, il y a beaucoup de médicaments et plusieurs ajustements à faire. Il faut donc embaucher des pharmaciens pour le faire. La création de 200 postes permettra peut-être à moins de patients de se retrouver sur les listes d’attente pour voir un médecin. Le réseau de santé va récupérer plein d’heures de soins infirmiers et médicaux», affirme la pharmacienne Rachel Rouleau, l’instigatrice du projet PEPS. Dans son Plan d’action pour l’hébergement de longue durée 2021-2026, la ministre Blais indique que «la présence des pharmaciens au sein des équipes est essentielle pour la révision systématique des antipsychotiques, qui demandent des ajustements fréquents, compte tenu des réactions de chaque résident à ces changements». Selon Rachel Rouleau, chaque établissement de santé a déjà reçu des lettres du MSSS les informant du nombre de nouveaux postes de pharmacien leur étant attribués dans le cadre de cette démarche. Au moment d’écrire ces lignes, le ministère ne nous a pas donné d'informations sur la date à laquelle ces 200 embauches seront effectuées. Une démarche prometteuse Jusqu’à présent, la démarche OPUS-AP-PEPS est très prometteuse, a indiqué la ministre Blais par voie de communiqué. Dans la phase 1, qui s'est déroulée entre janvier et octobre 2018 dans 24 CHSLD, la déprescription a été un succès chez 86% des 220 résidents participants. Lors de la deuxième phase, qui a eu lieu de mars 2019 à avril 2020 dans 129 CHSLD, 77,1% des 1402 résidents ont cessé ou diminué leur médication. D’autres retombées positives ont également été observées: une diminution de 50% de la polymédication excessive après 12 mois, une diminution des médicaments inappropriés en gériatrie, un accès plus rapide aux soins, des transferts à l’hôpital évités et une meilleure qualité de vie. «Les résidents et les familles sont heureux de cette démarche. Ils sont plus informés sur leurs médicaments, contribuent à la prise de décision et se sentent plus confortables», souligne Rachel Rouleau. La démarche bénéficiera d’un financement annuel récurrent de 1,5 million de dollars jusqu’en 2026. En plus des CHSLD, elle sera aussi déployée dans les maisons des aînés et les maisons alternatives.

Une démarche de déprescription d’antipsychotiques déployée dans l’ensemble des CHSLD

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