Une clinique mobile aux petits soins des 65 ans et plus

Sur le territoire du Haut-Richelieu — Rouville, 24 500 patients n’ont pas de médecin de famille, dont 4500 sont âgés de 65 ans et plus. «Ces aînés sont de gros consommateurs d’ambulance. Ils ont l’impression que seul un médecin peut les aider, mais comme ils n’en ont pas, ils ont pris l’habitude de passer par le 911 pour demander un transport à l’urgence alors que leurs conditions de santé ne sont pas urgentes», observe la directrice des services de soutien à domicile du CISSSMC, Nancy Beaulieu. Elle estime que 60% des appels aux services ambulanciers ne sont pas justifiés, médicalement parlant. De ce constat est née l’idée de la clinique mobile de services de proximité, afin d’offrir à cette clientèle orpheline une autre trajectoire de soins que le 911 pour leurs problèmes de santé mineurs. Dotée d’équipements médicaux, de deux salles de consultation et d’un élévateur pour fauteuils roulants, cette autocaravane circule depuis le lundi 11 juillet et visitera tour à tour Saint-Jean-sur-Richelieu, Carignan, Chambly, Lacolle et Saint-Césaire, où elle fera un arrêt quotidien dans chaque ville jusqu’au 1er décembre. À son bord, une infirmière du service à domicile et un ambulancier paramédical reçoivent les aînés, sur rendez-vous uniquement (via le portail Clic Santé ou par téléphone), de 8h à 16h. «On prévoit d’accueillir 20 à 25 patients par jour», indique Stéphane Bergevin, paramédic pour les Ambulances Demers, partenaire du projet. Lundi, «ça a été une première grosse journée. On était attendus», témoigne-t-il. «Les nombreuses personnes qui se sont présentées sont souvent désabusées, car elles ne savent pas comment accéder aux services de soins.» Haute pression et diabète, chutes récurrentes, perte de mémoire et/ou d’autonomie, douleurs chroniques, problèmes de sommeil, ou encore soins de plaies, l’équipe de la clinique mobile va prendre le temps d’examiner soigneusement chaque patient. «On fait une évaluation plus globale de la situation de la personne. On essaye de cerner ses forces et ses faiblesses, son expérience de son problème de santé, son milieu de vie, si elle a du soutien dans son entourage, etc.», précise la cheffe du service soutien à domicile du CLSC de la Vallée-des-forts, Marie-Ève Dubois. «L’objectif est de les orienter éventuellement vers la bonne ressource, mais aussi de faire de la prévention et de l’éducation afin de les outiller pour qu’ils puissent s’auto-évaluer et mieux gérer leur condition», ajoute l’infirmière clinicienne qui montera régulièrement à bord de l’autocaravane financée à même les fonds du CISSSMC et grâce à une contribution de 500 000$ de la Fondation Santé Haut-Richelieu — Rouville. Voir le bon professionnel, si besoin Tous les aînés vus en consultation seront orientés vers le guichet d’accès à un médecin de famille, puis accompagnés pour compléter leur inscription. Si leur besoin nécessite une référence, des corridors de services ont été mis en place, signale Nancy Beaulieu. «Si la personne doit voir un médecin dans les 24 à 48h, on a une entente avec des GMF partenaires pour pouvoir lui attribuer un rendez-vous. Si son besoin est moins pressant, elle sera orientée vers le GAP [guichet d’accès la première ligne, NDLR]. Autrement, elle sera redirigée vers le bon professionnel de la santé en fonction du problème à prendre en charge.» Alors que la caravane n’est en service que depuis lundi dernier, les premiers retours semblent déjà positifs. «Les gens sont enjoués. Ils apprécient qu’on vienne vers eux, le service est plus convivial qu’un appel au 811, et on a du temps pour les recevoir», résume Stéphane Bergevin, qui est en phase d’adaptation. «D’habitude, on travaille dans un contexte très protocolisé avec des temps d’intervention précis. Là, je suis plus dans l’écoute, le conseil et la proactivité. C’est différent, mais tout aussi stimulant», déclare l’ambulancier motivé.

Une clinique mobile aux petits soins des 65 ans et plus

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