Un pharmacien propriétaire de la Beauce radié deux ans

S’il a été reconnu coupable des trois chefs d’accusations en juillet dernier, les sanctions restaient toutefois toujours à déterminer. C’est le 28 février dernier qu’elles ont été annoncées. Le litige a débuté en janvier 2018, lorsqu’une plainte a été déposée à l’égard de l’intimé, alors pharmacien propriétaire d’une pharmacie à Saint-Georges, en Beauce, depuis 1985. Gaston Champagne s'était alors vu imposer une suspension temporaire de son droit d’exercice pour une durée de 90 jours, soit du 20 février 2018 au 20 mai 2018, et avait ensuite été sous l’effet d’une radiation pendant neuf mois à partir du 21 mai. En raison de cette radiation, le pharmacien s'était engagé à vendre sa pharmacie d’ici le 20 mai 2018. Puisque ses démarches pour trouver un acheteur pour sa pharmacie s'étaient révélées être infructueuses, il avait essayé de convaincre l’un de ses anciens employés pharmaciens de simuler la vente de la pharmacie et avait tenté de trouver un avocat pour signer un affidavit de vente factice. Gaston Champagne avait obtenu le numéro de permis d’exercice de son collègue qu’il avait indiqué dans le faux affidavit de vente qu’il avait signé devant le notaire le 20 mai 2018 et qu’il avait envoyé par la suite à l’OPQ. Ainsi, entre le 20 février et sa fermeture le 22 mai 2018, la pharmacie n'avait donc pas été vendue et l’intimé était demeuré propriétaire des actions émises de la pharmacie, contrairement à ce qu’il avait affirmé à l’OPQ. Le Conseil de discipline l'a reconnu coupable d’avoir «fait défaut de se comporter avec dignité, respect et intégrité envers son ordre professionnel en simulant la vente de sa pharmacie afin d’induire en erreur l’Ordre des pharmaciens du Québec» et d’avoir transmis un affidavit de vente dont le contenu était faux. Il a ainsi été condamné a une radiation de 24 mois. Induire une collègue en erreur Par ailleurs, Gaston Champagne avait demandé à l’une de ses employés pharmaciennes de travailler les 21 et 22 mai 2018 alors que la pharmacie aurait dû être fermée, puisque l’intimé savait qu’il était sous l’effet d’une radiation temporaire, qu’aucune vente n’avait été réalisée et qu’il n'était pas non plus sur le point d'en finaliser une. Ainsi, lors de ces deux journées, la pharmacienne en question a transmis un total de 149 réclamations en soins pharmaceutiques à la Régie de l’assurance maladie du Québec. Lorsque le Syndic s'est présenté à la pharmacie le 22 mai, Gaston Champagne a menti en indiquant que la pharmacie avait bel et bien été vendue à son collègue pharmacien. Selon le syndic, l’intimé «a fait défaut de se comporter avec dignité, courtoisie, respect et intégrité dans ses rapports avec une autre pharmacienne, en l’induisant volontairement en erreur, en affirmant que sa pharmacie était vendue et qu’elle pouvait continuer de pratiquer à cet endroit». Le Conseil de discipline a ainsi imposé à Gaston Champagne une radiation de huit mois pour ce chef, qu’il purgera toutefois de façon concurrente avec sa radiation de 24 mois. Un moment de panique Lors de l’audience, le pharmacien a avoué qu’il a agi ainsi dans un moment de panique, car sa pharmacie représente «toute sa vie» et il s’y est investi corps et âme. Bien qu’il ne souhaite plus jamais être pharmacien propriétaire, Gaston Champagne a indiqué au Conseil de discipline qu’il avait toujours la flamme de la pratique et qu’à «recommencer, il n’agirait probablement pas de la même façon, qu’il a compris qu’il a mal agi à certains égards», peut-on lire dans la sanction. Toutefois, malgré les propos de culpabilité de Gaston Champagne, le Conseil de discipline considère le risque de récidive élevé.

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