Un peu plus de 30% des dermatologues ont intégré la télédermatologie à leur pratique

Mise au point: Le titre et le paragraphe d'introduction ont été modifiés après l'envoi de l'infolettre du lundi 12 décembre afin de mieux refléter les propos de la principale intervenante. «C'est une très bonne nouvelle. C'est encourageant puisque la télédermatologie améliorera considérablement l'accès à notre spécialité qui est celle qui reçoit le plus grand nombre de demandes de consultations», indique la présidente de l’Association des médecins spécialistes dermatologues du Québec, la Dre Dominique Hanna. À l’heure actuelle, 63 dermatologues, soit 31% des dermatologues du Québec, font ces consultations virtuelles. Il s’agit d’un pourcentage similaire à ce qui s’est vu dans d'autres pays six mois après l’implantation de la télédermatologie. Les dermatologues participants reçoivent des informations et des photos de patients transmises par les médecins de famille. Ils envoient ensuite un rapport de consultation qui comprend le diagnostic et le plan de traitement. Ils peuvent aussi demander que le patient soit évalué en personne. Jusqu’à présent, 1000 patients ont bénéficié de cette collaboration entre les dermatologues et les médecins de famille. «Les cas sont extrêmement variés et aucun ne ressort plus que l’autre. On a des patients avec de l’eczéma, de l’acné, du psoriasis, des éruptions aiguës, des maladies congénitales chez les enfants, des infections bactériennes et virales», énumère la Dre Hanna. Parmi ces patients, 25% des cas ont nécessité une évaluation en personne. «Ce sont des cas qui ont besoin d’un examen plus approfondi et plus généralisé pour préciser le diagnostic. De plus, parfois nous devons faire des prélèvements pour préciser le diagnostic. Donc nous devons les voir.» Un délai de 4 jours Pour le moment, les dermatologues qui utilisent ce mode de consultation virtuelle répondent très rapidement aux demandes des omnipraticiens, constate la Dre Hanna. En effet, celle-ci estimait, au début du déploiement, que les spécialistes enverraient aux médecins le rapport de consultation dans un délai de 7 à 14 jours. Or, le délai moyen de réponse est actuellement de 4 jours. «On se rend compte que les dermatologues impliqués dans le processus sont très enthousiastes. De plus, le volume de cas est assez gérable pour le moment.» Par contre, plusieurs dermatologues affirment qu’ils n’ont pas le temps d'intégrer la télédermatologie dans leur travail. «C’est vrai qu’à court terme l’utilisation de la télédermatologie peut sembler un fardeau puisque cela demande du temps supplémentaire. Mais à moyen terme, ce mode de prestation de soins va faciliter et améliorer leur pratique. Ils vont voir en personne seulement ceux qui en ont vraiment besoin. Les autres cas seront réglés en télédermatologie», explique-t-elle. 500 médecins de famille actifs Jusqu’à présent, un peu plus de 500 omnipraticiens ont demandé l'avis d'un dermatologue pour leurs patients. Toutefois, 500 autres médecins sont inscrits à la télédermatologie et peuvent envoyer une demande à ces médecins spécialistes, si la situation se présente. Selon le président de la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec, le Dr Marc-André Amyot, le déploiement de la télédermatologie a été bien accueilli par les médecins de famille. «Ce déploiement représente une occasion unique de permettre un accès beaucoup plus rapide à une consultation spécialisée pour des conditions dermatologiques. Les délais moyens étant aujourd'hui de quatre jours, on peut parler d'une grande avancée qui s'est matérialisée sur le plan de l'accès.» La FMOQ procédera à une campagne de recrutement l’an prochain dans le but d’encourager les omnipraticiens à adopter ce mode de pratique. «On s’attend à doubler, voire tripler, le nombre de médecins de famille inscrits dans six mois», avance la Dre Hanna. Dans la même veine, celle-ci pense doubler le nombre de dermatologues participants d’ici juin prochain. Une longue liste d’attente Malgré l’implantation de la télédermatologie, les listes d’attente en dermatologie ne sont pas près de diminuer. «Selon la littérature et les études, nous devons attendre trois ans avant qu’il y ait un réel impact sur ces listes», note la Dre Dominique Hanna. Environ 80 000 personnes sont inscrites sur des listes d’attente en dermatologie pour des cas considérés bénins. Il n’en demeure pas moins que la télédermatologie est un bel exemple de mobilisation et d’innovation, selon le ministre de la Santé, Christian Dubé. «C’est la preuve que l’on peut réellement changer les façons de faire pour améliorer l’accès à notre système de santé», a-t-il dit par voie de communiqué. «La dermatologie est la première de nombreuses spécialités compatibles avec des applications de télésoins», a pour sa part mentionné le Dr Vincent Oliva, président de la Fédération des médecins spécialistes du Québec.

Un peu plus de 30% des dermatologues ont intégré la télédermatologie à leur pratique

Pour accéder au contenu, connectez-vous ou créez un compte gratuit.

Catégories connexes