Un médecin veut faire pression sur les fournisseurs de DME

Pour ce faire, le Dr Richard Leblond a lancé le blogue MedPlusRapide pour informer les médecins sur les DME, mais surtout leur permettre d’exprimer leur mécontentement et leurs expériences avec ces outils numériques. «Si nous sommes 2000 ou 3000 médecins à exiger des changements, peut-être que le gouvernement va être interpellé et mettre de la pression sur les fournisseurs pour qu’ils adoptent de nouvelles solutions beaucoup plus productives», explique l’auteur de cette initiative, qui pratique en médecine interne à Sainte-Anne-des-Monts en Gaspésie. Selon lui, plusieurs médecins sont exaspérés par l’inefficacité des DME qui leur font perdre plusieurs minutes, voire des heures, pour chaque patient. «Par exemple, un jeune médecin qui prend en charge un nouveau patient vulnérable va faire une entrevue pendant 30 à 45 minutes avec lui, mais il peut ensuite prendre jusqu’à deux heures pour remplir le DME. Cela décourage beaucoup de jeunes médecins à prendre de nouveaux patients», illustre le Dr Leblond. Sans oublier que cette situation peut contribuer au stress et à l’épuisement professionnel des médecins, déjà bien répandus depuis le début de la pandémie. Des questions en suspens Récemment, dans son blogue publié sur Profession.Santé.ca, le Dr Roger Ladouceur faisait part de sa frustration par rapport aux DME et se posait plusieurs questions: «Comment expliquer qu’une note médicale que vous avez patiemment rédigée puisse disparaître si vous avez le malheur de toucher la mauvaise touche du clavier? Pourquoi certains DME sont-ils incapables de différencier les médicaments actifs de ceux qui sont obsolètes dans le DSQ? Pourquoi certains DM sont-ils incapables d’afficher les résultats de l’imagerie?» Par ailleurs, le Dr Ladouceur soutenait que les médecins qui éprouvaient des difficultés avec leur DME pouvaient toujours communiquer avec le fournisseur, mais que les problèmes se règlent peu souvent. Au final, le médecin de famille se demandait qui surveille les DME. Peu d’intérêt à changer Selon le Dr Richard Leblond, les fournisseurs ont peu d’intérêt à changer leurs outils numériques. «Pour ces compagnies, ce n’est pas payant de faire des ajustements. Il n’y a pas de retour sur l’investissement.» C’est pourquoi les médecins ou le gouvernement doivent faire pression pour les inciter à améliorer leur solution numérique, selon lui. En attendant, il n’est pas impensable d'engager des employés pour remplir les DME à la place du médecin. La meilleure solution se trouve néanmoins du côté des fournisseurs. «Il est possible d’avoir des solutions ultra performantes et plus près de la réalité. Les choses doivent bouger», estime le Dr Leblond.

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