Un médecin radié pour avoir eu une relation sexuelle avec une patiente

Le Dr Éric Sicard, médecin de famille pratiquant au privé et chercheur dans une entreprise pharmaceutique, a été condamné à six mois de radiation pour une «infraction de nature sexuelle».À la suite d'une période difficile (décès de sa mère, père hospitalisé pour une chirurgie coronarienne, divorce), le Dr Sicard reconnaît qu’il a fait une dépression sans aller chercher d’aide médicale ou psychologique. C’est durant cette période qu’il entretiendra avec une patiente une relation plus personnelle que professionnelle. Ayant commencé à suivre cette dernière en juillet 2006, il la voit plus régulièrement dans les années 2010-2011, car il lui prescrit du Accutane qui nécessite un suivi serré.Il aurait fini par lui parler de sa situation familiale, et leur relation serait devenue plus personnelle au cours de l’automne 2011. En novembre de cette même année, ils finissent par avoir une relation sexuelle complète avant de constater aussitôt que «c’est une erreur» et revenir à des relations plus conventionnelles. En 2013, alors qu’ils sont chacun en couple avec une autre personne, ils échangent des courriels de nature sexuelle. Or, quand le conjoint de la patiente vient à prendre connaissance de ces courriels en 2015, cette dernière décide de porter plainte contre le médecin «pour la survie de son couple».Le Dr Sicard a reconnu être coupable d’avoir eu une relation non-professionnelle avec cette patiente, et son avocat a demandé une radiation de deux à trois mois. L’accusation proposait plutôt une radiation d’un an, ainsi qu’une amende de 1000 $. Une inconduite sexuelle entraîne automatiquement une radiation et une amende en cas d’infraction sexuelle.Tolérance zéro Dans son analyse, le Syndic a rappelé qu’un patient est «particulièrement vulnérable» dans sa relation avec un médecin et que le Conseil de discipline de l’Ordre prône la tolérance zéro en matière d’inconduite sexuelle.Même si la patiente «n’était pas en état de fragilité émotionnelle lorsqu’elle a commencé la relation intime et a accepté librement d’avoir une relation sexuelle», le Conseil se dit «perplexe» devant certaines réactions du médecin lors de son témoignage. Selon le Conseil, le Dr Sicard «nie et minimise les propos qu’il a tenus et les gestes à caractère sexuel qu’il a posés». Il banalise aussi le contenu de ses échanges de courriels et ne semble pas comprendre qu’ils sont «inappropriés», peut-on lire dans l’analyse du Conseil. Enfin, selon le Conseil c’est le médecin qui a pris l’initiative de la relation, puisque c’est lui qui a invité sa patiente à dîner et lui aussi qui lui a demandé de venir chez lui.Or, le médecin était particulièrement bien informé de ses «responsabilités déontologiques», ayant enseigné l’éthique aux résidents et participé au programme d’aide aux médecins du Québec, comme médecin-conseil.Bref, même s’il vivait une période difficile, le médecin a fait preuve d’insouciance en ayant une relation intime avec une patiente, mais sans agir pour autant comme un «prédateur sexuel», d’où une radiation de six mois et une amende de 1000 $.

Un médecin radié pour avoir eu une relation sexuelle avec une patiente

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