Un médecin écope d’un an de radiation pour des comportements déplacés

Devant le conseil de discipline du Collège des médecins du Québec (CMQ), le Dr Richard Robinson, qui compte 40 ans d’expérience, a plaidé coupable d’avoir «fait défaut d’une conduite irréprochable» envers sa collègue. Entre l’été 2013 et l’hiver 2016, le médecin a envoyé plusieurs textos à connotation sexuelle à la femme, même si cette dernière lui a demandé de cesser ces envois. Selon le jugement rendu le 20 septembre dernier, le médecin lui a notamment écrit, en anglais, qu’elle avait des jambes sexy et qu’ils voulaient enrouler ses jambes autour d’elle. Il lui a également demandé si elle voulait être coquine avec lui. En plus des textos, l’anesthésiologiste l’a appelé sur son cellulaire de façon répétitive pendant plus de deux ans. Afin que cessent ces appels, sa collègue a bloqué le numéro du médecin sur son téléphone. Or, cette démarche s'est avérée infructueuse puisqu’il a changé de numéro de téléphone à plusieurs reprises. À lire aussi: Trois mois de radiation pour un geste à connotation sexuelle Sur les lieux du travail, lorsque la femme l’assiste en salle d’opération, le Dr Robinson, qui est alors en situation d’autorité, frôle la jambe de sa collègue avec sa main en plus de lui formuler des remarques non désirées sur son apparence physique. Elle a jugé le comportement du médecin «harcelant et déplacé». Le médecin va même jusqu'à suivre la femme en véhicule alors qu’elle se rend dans un centre de ski et lui a envoyé un imposant bouquet de fleurs durant la période des Fêtes en 2015. Il en aurait aussi profité pour lui indiquer son intention d’établir une relation de nature sexuelle avec elle. Comportement «grave et sérieux» Selon le conseil de discipline, «le comportement de l’intimé, même s’il n’est pas qualifié de harcèlement psychologique ou sexuel et ne fait pas l’objet d’une admission de l’intimé en ce sens, revêt aux yeux du Conseil un caractère grave et sérieux». Le Conseil juge que les messages textes et la conduite du Dr Robinson dénotent un manque flagrant de respect à l’endroit de sa collègue et qu'ils ont eu des conséquences chez celle-ci. Dans l’imposition de sa sentence, le Conseil a pris en considération le fait que le médecin a été rencontré à deux reprises en 2014 par les autorités du centre hospitalier afin que cesse son inconduite à l’égard de la femme. Malgré cela, l’homme n’a pas modifié sa conduite. Notons que, selon l’article 17 du Code de déontologie des médecins, le médecin doit avoir une conduite irréprochable envers toute personne avec laquelle il entre en relation dans l’exercice de sa profession, notamment envers tout patient, que ce soit sur le plan physique, mental ou affectif. La sanction sera effective à compter du 25 octobre, dans la mesure où aucune requête en appel n’est présentée avant l’expiration du délai imparti.

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