Traitements de l’andropause: La revue et l’appréciation de la Dre Marie-Thérèse Gagnon

L’andropause n’est pas une vue de l’esprit, a déclaré la Dre Marie-Thérèse Gagnon, l’une des grandes spécialistes de cette question à Québec, à l’occasion de la plus récente assemblée scientifique du Collège québécois des médecins de famille, mais l’investigation n’est pas toujours simple.L’andropause, qui devrait plutôt porter le terme scientifique d’« hypogonadisme acquis », est un syndrome clinique et biochimique marqué par la diminution chez l’homme vieillissant de la concentration d’androgènes au niveau testiculaire et de la sécrétion des gonadotrophines. Elle provoque des modifications physiques ainsi que des effets sur la densité osseuse et sur la fonction sexuelle. Certains hommes auront une testostérone normale, mais ils éprouveront néanmoins un dysfonctionnement sexuel et une baisse de la libido.Symptômes majeursLes plus importants motifs de consultation sont la baisse du désir, marquée par la diminution ou la disparition des érections nocturnes ou celles du matin, des bouffées de chaleur, la sédation nocturne au niveau de la nuque, une baisse majeure d’énergie, une répugnance à l’effort et la difficulté à prendre des décisions. Les patients éprouvent aussi une diminution du bien-être, une perte de la qualité de vie, des troubles de l’humeur, du sommeil, de l’irritabilité et une impression de déclin.« Cela peut ressembler parfois à de la dépression. Donc, ce n’est pas toujours très simple, dit la Dre Gagnon. La description par un patient de quelques-uns de ces symptômes devrait transmettre le message aux médecins qu’il serait peut-être bon de mesurer la testostérone. » Elle ne croit pas toutefois qu’il soit approprié de faire prendre cette mesure à tous les patients de 50 ans et plus.Il existe plusieurs questionnaires destinés aux hommes pour déterminer s’ils sont parvenus à l’andropause. La Dre Gagnon dit plus ou moins apprécier l’ADAM (âge et déficience androgénique masculine), lui préférant l’ADAM modifié ou l’AMS à 17 questions.Revue des traitementsTous les hommes qui atteignent l’andropause n’auront pas besoin de traitements. Un patient dont la testostérone libre serait basse, mais qui ne présenterait aucun symptôme n’aura pas besoin d’hormonothérapie de remplacement. Pour ceux qui opteront ou se verront suggérer une hormonothérapie, il existe une panoplie de formes dont la Dre Gagnon a fait une revue et au sujet de laquelle elle a livré son appréciation :Gélules : moins utilisées parce qu’il faut les prendre avec un repas gras, deux au déjeuner et deux au souper, et l’effet est beaucoup plus difficile à mesurer dans le sang.Gels : la Dre Gagnon conseille à ses patients d’essayer les deux formes existant sur le marché pour faire leur choix.Timbres : très efficaces, mais ils présentent des inconvénients : ils sont gros, peu esthétiques sur la peau et peuvent provoquer une irritation cutanée dans 50 % des cas.Injections : la forme la moins coûteuse, mais elles réclament une injection intramusculaire toutes les trois semaines dans un CLSC ou chez son médecin. Depuis peu, des patients peuvent se faire des injections sous-cutanées eux-mêmes.L’alimentation et l’activité physique joueront un rôle majeur quant aux bienfaits du traitement des symptômes de l’andropause, a précisé le Dr Gagnon, qui suggère aussi à ses patients de réduire la cadence pour diminuer le stress.Combien de temps pourra durer une hormonothérapie de remplacement, a demandé un médecin à la conférencière ? Ce n’est pas un traitement qui se donne à vie et il faut réévaluer avec le patient chaque année, conseille la Dre Gagnon, mais certains hommes en reçoivent depuis six à sept ans.L’hormonothérapie de testostérone ne provoque pas de cancer de la prostate, mais elle peut stimuler un cancer existant, a par ailleurs indiqué la Dre Gagnon.

Traitements de l’andropause: La revue et l’appréciation de la Dre Marie-Thérèse Gagnon

Pour accéder au contenu, connectez-vous ou créez un compte gratuit.

Catégories connexes