À tout âge, l’effet placebo est important dans les essais sur les thérapies anti-anxiété

Selon une étude récente, l’effet placebo important observé dans les essais cliniques randomisés portant sur le traitement des troubles anxieux est constant dans tous les groupes d’âge étudiés. Des chercheurs du Brésil, des Pays-Bas et des États-Unis ont effectué une méta-analyse de 135 essais portant sur les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS) et les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline (IRSN) chez des patients souffrant d’anxiété, de troubles obsessionnels compulsifs et de troubles liés au stress. Des recherches antérieures indiquaient que la réponse au placebo diffère au cours de la vie pour d’autres troubles mentaux, y compris la dépression. Cela suggère que les essais montrant un effet plus faible du traitement chez les patients pédiatriques étaient peut-être attribuables à une réponse placebo plus élevée et non à une moindre réaction à l’agent actif. Dans cette méta-analyse, les chercheurs ont voulu savoir si l’effet placebo différait selon l’âge. Ils ont observé que la réponse au placebo était similaire et restait forte dans les essais impliquant des enfants et des adolescents, des adultes et des personnes âgées souffrant de troubles anxieux, même si le trouble anxieux généralisé était la seule condition évaluée dans chaque groupe d’âge. Dans les groupes placebos, le taux de réponse moyen était de 37% et le taux de rémission moyen était de 24%. Les groupes placebos ont obtenu des taux de réponse plus élevés s’ils comprenaient des personnes souffrant de trouble anxieux généralisé ou de syndrome de stress post-traumatique (SSPT) que lorsqu’ils incluaient des personnes souffrant de panique, d’anxiété sociale ou de trouble obsessionnel compulsif. Ces résultats signifient que les cliniciens devraient tenir compte de l’effet placebo lorsqu’ils comparent l’efficacité de différents traitements ISRS et IRSN pour différents troubles mentaux, indique le chercheur à l’Université fédérale du Rio Grande do Sul située à Porto Alegre, au Brésil, le Dr Natan Pereira Gosmann, l’auteur référent de l’article publié dans la revue BMJ Mental Health. Les médecins doivent également noter comment l’effet a été mesuré. Les chercheurs ont constaté qu’il y avait une différence de réponse lorsque les patients déclaraient eux-mêmes les effets de leur traitement comparativement aux médecins qui les consignaient, en particulier chez les patients souffrant d’un trouble anxieux généralisé. Selon le Dr Pereira Gosmann, les médecins qui souhaitent évaluer correctement les avantages des médicaments doivent donc tenir compte à la fois de l’avis des patients et de leurs outils d’évaluation. Des études antérieures suggèrent que les patients souffrant de troubles anxieux présentent également un nombre plus élevé d’événements indésirables en raison de l’effet «nocebo», là savoir lorsque les patients ont des attentes négatives à l’égard du traitement. Lire aussi: Le rire est-il vraiment le meilleur remède? Le diagnostic d’une personne influe sur l’effet placebo ou nocebo. Les personnes souffrant de troubles anxieux peuvent avoir des attentes irréalistes ou des croyances catastrophiques concernant le traitement, a signalé le Dr Pereira Gosmann en entrevue. Les médecins doivent prendre le temps de conseiller les patients sur les traitements. «Étant donné que l’interaction entre le patient et le clinicien influence considérablement la probabilité de ces effets, l’exploration des attentes des patients et la description réaliste, précise et de manière positive des avantages potentiels et des événements néfastes peuvent contribuer substantiellement à la réussite des traitements», estime le Dr Pereira Gosmann.

À tout âge, l’effet placebo est important dans les essais sur les thérapies anti-anxiété

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