Tomodensitométries avant 18 ans: le risque de cancer double à partir de quatre examens

Un seul CT scan avant l’âge de 18 ans, ça va. Mais après quatre CT scans et plus, bonjour les risques. Des chercheurs taiwanais ont étudié le lien entre les tomodensitométries (TDM) subies par des enfants et certains types de cancer et de tumeurs. Leur conclusion devrait amener la communauté médicale à se questionner sur ces examens, dont le nombre n’a cessé d’augmenter au pays ces 25 dernières années, selon Santé Canada. «Notre travail renforce l’importance des stratégies de radioprotection, abordées par l’Agence internationale de l’énergie atomique», déclare le Dr Yu-Hsuan Joni Shao, professeur à l’Université médicale de Taipei, à Taïwan, et coauteur d’une étude publiée dernièrement dans le Journal de l’Association médicale canadienne (JAMC). Il affirme que «les tomodensitogrammes inutiles doivent être évités et une attention particulière doit être accordée aux patients qui nécessitent des tomodensitogrammes répétés». Jusqu’ici, la littérature scientifique était partagée sur les risques de cancer liés à ces examens. Pour y voir plus clair, les chercheurs taiwanais ont examiné les données de 7807 enfants à qui on avait diagnostiqué une tumeur intracrânienne, une leucémie ou un lymphome entre 2000 et 2013. Ils ont été appariés à 78 057 témoins au sein du système national de santé taïwanais. L’objectif: comparer les taux de tumeurs chez ceux qui avaient subi un scanneur et chez ceux qui n’en avaient pas subi. Selon les résultats détaillés dans l’étude, une unique exposition aux rayons X d’une TDM n’augmente pas les risques de développer un cancer, mais les enfants en ayant subi deux ou trois ont présenté un risque accru de tumeurs intracrâniennes. Chez les jeunes patients ayant eu quatre TDM ou plus, le risque de tumeurs intracrâniennes, de leucémie et de lymphome non hodgkinien a doublé. Les jeunes enfants plus à risque Les chercheurs ont également constaté que les jeunes enfants semblent être plus exposés au risque de développer un cancer à la suite d’examens tomodensitométriques répétés. «Le risque associé de cancer que nous avons observé était le plus élevé chez les enfants qui avaient reçu quatre TDM ou plus à l’âge de six ans ou avant, suivis par les enfants âgés de sept à douze ans et les adolescents âgés de treize à dix-huit ans, ce qui suggère que les jeunes enfants sont plus vulnérables aux radiations que les enfants plus âgés», peut-on lire dans l’étude. Lorsque les cellules humaines sont exposées à de faibles doses de rayonnement, de petites cassures de l’ADN sont générées et réparées par un processus interne, affirment les auteurs. Par conséquent, l’exposition à de faibles doses de tomodensitométrie ne semble pas être cancérigène. Toutefois, lorsque l’exposition aux rayonnements provoque des dommages cumulatifs à l’ADN, ceux-ci «dépassent les capacités de réparation de l’ADN et le risque de cancérogenèse augmente». «Les parents et les patients pédiatriques doivent être bien informés des risques et des avantages avant les procédures radiologiques et encouragés à participer à la prise de décision concernant l’imagerie», prévient le Dr Joni Shao. S’il souligne que ces tumeurs et ces cancers restent rares, le chercheur préconise une utilisation prudente de cette technologie et suggère que les professionnels de la santé réfléchissent à des techniques de réduction des rayonnements.

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