Suspendue trois ans, une pharmacienne doit aussi rembourser 450 000$ à la RAMQ

Kim Phuong Vu est interdite d’exercice pendant trois ans après avoir été reconnue coupable d’avoir facturé au régime public d’assurance médicaments des ventes fictives d’un montant total d’environ 450 000$, de ne pas avoir préservé l’intégrité de l’inventaire d’une de ses pharmacies et d’avoir entravé l’enquête du syndic de l’Ordre des pharmaciens du Québec (OPQ). La professionnelle, qui possédait quatre pharmacies à Montréal au moment des faits, a clamé son innocence pour ces trois chefs d’accusation, même si elle a accepté de rembourser à la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ) quelque 450 000$ pour des médicaments et des services pharmaceutiques qui, selon l’assureur public, ont été facturés, mais n’ont pas été réellement fournis, peut-on lire dans la décision du Conseil de discipline de l’OPQ. Tout au long de l’enquête et durant les audiences, Kim Phuong Vu a insisté sur le fait que l’écart entre le nombre total d’articles vendus et le nombre total d’articles était le résultat d’un grand nombre de transferts interpharmacies. Cependant, elle a reconnu qu’elle ne pouvait pas produire de documentation sur ces transferts parce que les carnets où ils étaient consignés à la main ont été détruits après l’informatisation du processus entre ses pharmacies. La pharmacienne a également suggéré que l’écart pouvait être dû en partie à des ventes qui avaient été soumises pour paiement au régime public d’assurance médicaments, mais qui ont été annulées par la suite — une explication que le Conseil de discipline de l’Ordre a rejetée. Les ennuis de Kim Phuong Vu ont commencé en mai 2017, trois mois après la vente d’une de ses pharmacies. L’acheteur s’est plaint à l’Ordre qu’avant son rachat, la pharmacie avait réalisé de fausses ventes. Neuf mois plus tard, la pharmacienne a été informée par la RAMQ que celle-ci lançait une enquête à son encontre en sa qualité de gestionnaire du régime public d’assurance médicaments. L’année suivante, l’Ordre l’a avisée de sa propre enquête. À lire aussi: Fausses ordonnances pour des trafiquants de drogue: une pharmacienne écope de 14 mois de suspension Selon la décision rendue par le Conseil de discipline, l’accusation d’entrave au syndic est basée sur le fait que Kim Phuong Vu n’a pas informé l’Ordre qu’elle faisait l’objet d’une enquête de la Régie. Des gestes «sérieux et préoccupants» Pour sa défense, la pharmacienne a nié qu’elle avait émis de fausses factures et elle a indiqué qu’elle avait accepté le plan de remboursement de la RAMQ sans admettre sa responsabilité. Elle s’est également plainte que l’enquêteur du syndic était hostile à son égard et envers son conjoint, et qu’il avait fait preuve de partialité dans ses investigations. Le Conseil de discipline a toutefois conclu que celui-ci avait agi de manière appropriée, dans les limites de son rôle. La suspension de Kim Phuong Vu a été fixée à deux ans pour les deux premières accusations portées contre elle – à purger en même temps – et à un an pour la troisième, à purger immédiatement après sa suspension de deux ans. Le syndic demandait également au Conseil d’imposer à la pharmacienne le remboursement des frais d’enquête, qui s’élèvent à 29 949$, mais cette requête a été rejetée. Elle devra en revanche payer des frais de déboursement, lesquels n’ont pas été détaillés dans la décision.

Suspendue trois ans, une pharmacienne doit aussi rembourser 450 000$ à la RAMQ

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