Supercliniques: le PQ et la FIQ réclament la divulgation de l’entente conclue avec la FMOQ

Le Parti québécois (PQ) et la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) font front commun pour réclamer au ministre de la Santé la divulgation de l’entente conclue avec la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ) au sujet des supercliniques.En point de presse mercredi à Québec, en compagnie de représentantes de la FIQ, la porte-parole du PQ en matière de santé, Diane Lamarre, a accusé le ministre Barrette d’avoir conclu des accords secrets avec la FMOQ qui permettront aux supercliniques d’ouvrir moins que les 84 heures hebdomadaires qu’il avait exigées au départ.Selon Mme Lamarre, le ministre s’est incliné devant les représentants des médecins et a accepté de conclure une entente contenant des dérogations sur les heures de fonctionnement. L’ancienne présidente de l’Ordre des pharmaciens du Québec dit avoir eu accès à certains éléments de l’entente, mais pas à l'intégralité.Gaétan Barrette a accepté que quatre des six nouvelles supercliniques de Laval n’opèrent que 76 heures par semaine. Seules deux de ces cliniques devront être ouvertes 84 heures et elles le seront en alternance. Le ministre n’a pas tenté de camoufler ce cas d’exception, mais a juré que ce serait le seul. Le PQ semble en douter.«Nous avons appris, lors de l’étude des crédits, qu’il avait signé une entente avec la FMOQ en avril 2016 et il a refait un nouveau cadre de gestion en avril 2017, a précisé Diane Lamarre. On ne réussit pas à mettre la main sur cette récente entente complète. Plus on fouille, plus on découvre qu’il y a des ententes qui ne sont pas favorables à une accessibilité.»La FIQ aussi demande au ministre Barrette de rendre publique cette entente «secrète».Deux poids, deux mesuresPar ailleurs, le PQ et la FIQ ont reproché au ministre de donner de l’argent à des supercliniques pour l’embauche d’infirmières qui ne viennent pas du système public. Ces infirmières pourraient provenir d’agences privées ou être travailleuses autonomes.Aux yeux de Nancy Bédard, vice-présidente de la FIQ, il est clair qu’il y a deux poids, deux mesures pour le ministre Barrette. À l’ouverture d’une clinique nursing à Québec, a-t-elle rappelé, il était impératif que les infirmières proviennent du réseau public et aucune négociation n’était possible. Cependant, pour les supercliniques détenues par ses collègues médecins, a-t-elle soutenu, cette règle ne tient plus. Le PQ et la FIQ voient là un enjeu concernant la sécurité des patients.La FIQ rappelle que dans le réseau public, les directrices de soins infirmiers (DSI) doivent s’assurer de la qualité des soins et des meilleures pratiques des infirmières. La Fédération dit avoir demandé au ministre comment elles pourront avoir une porte d’entrée dans ces supercliniques et respecter les règles que la loi exige quant à la qualité des soins.«Dans le réseau public, il existe des leviers pour les infirmières qui voient des éléments inacceptables qu’elles doivent dénoncer en vertu de leur code de déontologie, a dit Mme Bédard. Or, comment une infirmière embauchée par un médecin dans une superclinique trouvera-t-elle la latitude nécessaire pour dénoncer des situations inacceptables? Actuellement, ce sont des questions auxquelles le ministre ne répond pas.»Premier cas de risque en supercliniqueLa FIQ a affirmé qu’un premier cas de risque pour la clientèle s’est déjà produit vendredi à la nouvelle superclinique ouverte à Québec il y a deux semaines. Un médecin a demandé à une infirmière de donner une certaine médication intraveineuse à un patient. C’est un acte qu’elle n’avait pas fait depuis longtemps et elle n’avait pas les protocoles en main. La DSI a été appelée et elle est intervenue pour s’assurer que malgré l'insistance du médecin, l’infirmière ne soit pas obligée de donner cette médication avec laquelle elle ne se sentait pas à l’aise.Le PQ craint par ailleurs que les infirmières provenant du privé puissent facturer des frais puisqu’elles ne sont plus des employés de l’État, et que l’on assiste alors à un retour des frais accessoires.Pour éviter ce genre de situations, la FIQ et le Parti québécois réclament du ministre qu’il oblige les médecins à faire affaire avec les CIUSSS et les CISSS pour embaucher leurs professionnels en soins.À LIRE AUSSI:http://www.professionsante.ca/medecins/actualites/infos-professionnelles/supercliniques-le-ministere-de-la-sante-procede-a-des-ajustements-41933

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