Soulager la première ligne en accompagnant des patients diabétiques

L’idée émane du Comité des patients de Diabète Québec, et le ministre de la Santé Christian Dubé y a aussitôt adhéré, raconte le président du conseil professionnel de l’organisme, le Dr Rémi Rabasa-Lhoret. Dans les prochains mois, l’endocrinologue s’apprête à lancer un nouveau programme d’accompagnement pour les personnes diabétiques. Il est destiné aux malades n’ayant pas de médecin de famille ou de médecin endocrinien, qui pourront bénéficier des conseils et de soins à distance. Le programme est financé à hauteur de 2 millions de dollars par Québec, qui espère ainsi réduire les visites à l’urgence liées aux complications du diabète. Mis en œuvre par Diabète Québec, en collaboration avec l'Institut de recherches cliniques de Montréal (IRCM), il comporte deux volets. Le premier s’adresse aux milliers de Québécoises et Québécois souffrant de diabète de type 2 qui sont inscrits au guichet d’accès à un médecin de famille. «Ces personnes-là reçoivent leur diagnostic de manière fortuite, lors d’une visite à l’urgence ou à l’occasion d’une chirurgie. On va leur donner la formation de base concernant le mode de vie, la nutrition, l’activité physique», explique le Dr Rabasa-Lhoret. Le but avoué de la démarche: faciliter ensuite la prise en charge de ces patients par leur future équipe de soins en médecine de famille. «Pour un omnipraticien, c’est souvent lourd de faire l’éducation de ces malades. Il faut leur apprendre à se piquer pour surveiller leur glycémie, leur parler d’hygiène de vie», signale l’endocrinologue, qui estime ce temps de formation à trois ou quatre heures. «Là, les diabétiques de type 2 vont être mieux préparés et on leur fournira un résumé de leur dossier à remettre à leur médecin pour simplifier leur prise en charge.» Les patients en question seront accompagnés pendant quatre mois. À partir de l’automne prochain, ils auront accès à des modules d’apprentissage en ligne et pourront dialoguer virtuellement avec une infirmière, un nutritionniste ou un kinésiologue. «Si certains sont trop éloignés des cibles glycémiques, on pourra au cas par cas les mettre sous traitement, mais on ne veut pas devenir leur médecin traitant», précise le Dr Rabasa-Lhoret. Réduire les coûts Disponible dès cet été, le second volet du programme est destiné aux personnes diabétiques de type 1 qui vivent en Gaspésie, aux Îles-de-la-Madeleine, sur la Côte-Nord et au Témiscamingue; des régions dépourvues d’endocrinologue pour les prendre en charge. Ces patients – qui seraient plus de 1000, selon Diabète Québec – sont suivis par des médecins de famille ou des infirmières «qui font du mieux qu’ils peuvent», indique le Dr Rabasa-Lhoret. Pour les soulager, l’endocrinologue va devenir leur médecin spécialiste traitant à distance. «De 80 à 90% du suivi peut se faire en virtuel», assure-t-il. Lire aussi: La gestion du diabète pendant le Ramadan (quiz) À plus long terme, Diabète Québec prévoit d’ouvrir son programme d’accompagnement aux Madelinots diabétiques de type 1 qui sont suivis par un spécialiste à Québec. «Le gouvernement leur paye le vol en avion et l’hôtel à chaque consultation, signale le Dr Rabasa-Lhoret. On va voir si on est capables d’éviter ces frais de transport.» Chaque année, quelque 8500 diabétiques de types 1 et 2 pourront bénéficier du programme. Les intéressés devront se manifester auprès de Diabète Québec, qui procédera ensuite à une sélection. Le coût du programme est estimé à 400$ par patient diabétique de type 1, et à 250$ pour ceux atteints du diabète de type 2.

Soulager la première ligne en accompagnant des patients diabétiques

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