SOPK: le JAMC fait un rappel des bonnes pratiques

Bien que le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) soit incurable, un diagnostic précoce peut permettre d'identifier et de traiter les affections associées, selon une nouvelle publication parue le Journal de l’Association médicale canadienne qui vise à aider les cliniciens à diagnostiquer et à prendre en charge ce trouble.«Le syndrome des ovaires polykystiques peut être traité efficacement, et un diagnostic précoce peut permettre une surveillance étroite et des soins préventifs», a déclaré dans un communiqué de presse l'auteur principal du document, la Dre Ebernella Shirin Dason, spécialiste de l'endocrinologie de la reproduction et de l'infertilité au Sinai Health System de Toronto.Le SOPK est l'une des principales causes d'infertilité. Les symptômes comprennent des cycles menstruels irréguliers, de l'acné et une pilosité excessive. Les pathologies à long terme associées au SOPK comprennent l'hypertension, le diabète, l'apnée du sommeil, les maladies cardiovasculaires, la dépression et l’anxiété.Bien qu'il touche environ 10% des femmes en âge de procréer dans le monde, environ 70% des cas de SOPK ne sont pas diagnostiqués. Cela est dû en partie au fait qu'il n'existe pas de test spécifique pour le diagnostiquer.Un diagnostic d’exclusion«Le SOPK étant considéré comme un diagnostic d'exclusion, des tests diagnostiques sont nécessaires pour les patientes présentant des symptômes, même si les résultats de ces tests peuvent être normaux», ont écrit les auteurs dans la revue du JAMC.Selon les auteurs de l'étude, les «critères de Rotterdam» sont les critères les plus largement acceptés pour diagnostiquer le SOPK.La prise en charge du SOPK peut inclure un soutien à la perte de poids, l’utilisation de contraceptifs hormonaux combinés, qui sont utilisés en traitement de première ligne pour réguler le cycle menstruel, l’hirsutisme ou l’acné, et finalement les médicaments non hormonaux comme la metformine.Les agents anti-androgènes quant à eux peuvent être envisagés pour les patientes présentant un hyperandrogénisme clinique après une prise de contraceptifs hormonaux combinés pendant six mois sans amélioration, ou pour celles qui ont des contre-indications à la prise de contraceptifs.Les cliniciens doivent être «sensibles à la stigmatisation reliée au poids, car les patientes atteintes de SOPK risquent d’avoir une image corporelle dysmorphique et des troubles de l’alimentation», ont averti les auteurs.Les cliniciens doivent également déterminer si la patiente a des antécédents familiaux de SOPK, car ce trouble a une composante héréditaire, écrivent-ils.Attention aux autres diagnostics possibles!Les auteurs soulignent que certaines caractéristiques cliniques pourraient aussi évoquer d’autres diagnostics que le SOPK.«L’hyperplasie congénitale non classique des surrénales et le syndrome de Cushing sont d'autres causes d'hyperandrogénie et d'irrégularités du cycle menstruel qui peuvent mimer le SOPK», précise le document.Les saignements intermenstruels et les saignements menstruels réguliers abondants ne sont généralement pas associés au SOPK. «Les causes infectieuses ou structurelles des saignements abondants, telles que les fibromes, les polypes ou l'adénomyose, doivent être envisagées», rappelle les chercheurs.L'apparition sévère et soudaine de symptômes virilisants - par exemple, clitoromégalie, voix plus grave, calvitie masculine - est plus évocatrice d'une tumeur sécrétant des androgènes et provenant des glandes surrénales ou des ovairesLes auteurs se sont appuyés sur les lignes directrices internationales sur la prise en charge du SOPK publiées par la Société européenne de reproduction humaine et d'embryologie et l’American Society for Reproductive Medicine en 2023. Ils ont également effectué une recherche d'articles dans PubMed entre 2018 et 2023 en utilisant les termes «SOPK» et «syndrome des ovaires polykystiques».

SOPK: le JAMC fait un rappel des bonnes pratiques

Pour accéder au contenu, connectez-vous ou créez un compte gratuit.

Catégories connexes