Six conseils pour créer l'emploi de vos rêves

Évidemment, vous avez commencé votre carrière avec la ferme intention de vous épanouir dans votre travail en pharmacie. Mais si vous vous sentez coincé dans un rôle qui ne vous plaît plus, vous n'êtes pas seul(e). En fait, vous faites partie des 60% de pharmacien(ne)s et de technicien(ne)s en pharmacie qui ne se sentent pas satisfaits au travail, d’après un sondage national mené en 2023 par l'Association des pharmaciens du Canada. Selon les données récoltées, un pharmacien sur trois envisageait de quitter complètement la profession.Mais une carrière en pharmacie sans inspiration ne doit pas forcément être votre réalité. Les nouvelles opportunités de pratique ont créé de nouvelles possibilités formidables qui n’existaient pas en pharmacie auparavant. C'est peut-être le moment d'opérer un changement positif et durable. Nous nous sommes entretenus avec plusieurs pharmaciens qui adorent leur travail – qu'ils soient propriétaires ou salariés – afin d'obtenir des conseils sur la façon d'atteindre votre idéal de carrière. Voici quelques points clés à retenir.Prenez le temps de réfléchir à ce qui vous attendAvec une liste de choses à faire qui n'en finit pas, la journée de travail ne laisse ni le temps ni l'énergie mentale pour se concentrer sur ce que l'on attend vraiment de son métier. Au lieu de cela, prenez le temps de vous éloigner et de rêver, et gardez un stylo à portée de main lorsque les idées commencent à fuser, explique Stacey D'Angelo, pharmacienne en Ontario. «J'aime réfléchir en me baladant sur la plage près de chez moi, être dans la nature m'aide à sortir de ma liste de choses à faire», dit-elle.Cette ancienne pharmacienne propriétaire explique avoir décidé de devenir consultante en pharmacie spécialisée dans la déprescription après avoir pris le temps de réfléchir à son cadre de pratique idéal. «C'est l'aboutissement de mes connaissances en gestion des médicaments, de mon expérience des préparations spécialisées et de la déprescription dans les établissements de soins de longue durée, ainsi que de ma passion pour l’hygiène de vie et la médecine préventive», explique Stacey D’Angelo.La consultante conseille de réfléchir aux compétences, aux connaissances, à la formation et à l'expérience qui vous rendent unique, puis de vous concentrer sur ce qui vous passionne. «La combinaison de ces deux éléments créera un créneau dans lequel vous pourrez exercer votre profession.»À lire aussi: Pour garder sa motivation, la santé mentale en priorité absolue!Recherchez les «points de douleur» et les opportunitésLes pharmaciens sont particulièrement bien placés pour trouver chaque jour de nouvelles opportunités sur leur lieu de travail. «Nous interagissons avec presque toutes les parties prenantes (payeurs, prescripteurs, etc.) et possédons les points de contact les plus fréquents et parmi les plus fiables avec le patient», explique Jeff Wandzura, pharmacien basé en Saskatchewan et président de KEEP Labs. «En prêtant une oreille empathique à chaque interaction, il est possible d'identifier un point de douleur ou une opportunité avant même de s'en rendre compte.»Sa passion pour la technologie et sa volonté d'améliorer les soins aux patients l'ont conduit à diriger l'entreprise à l’origine de l'Armoire à Pharmacie Moderne, qui conserve les médicaments à domicile en toute sécurité, tout en étant reliée à une plateforme numérique afin d’enregistrer les doses quotidiennes du patient et d’améliorer l'observance du traitement. «Le concept initial n'a pas besoin d'être parfait, extensible ou entièrement peaufiné», explique-t-il. «Même les visionnaires dans leur domaine ont eu besoin de répéter, de tester et d'affiner leurs concepts initiaux au fil du temps.»Pour Trish Molberg, éducatrice en diabétologie et pharmacienne gestionnaire à la Sandstone Neighbourly Pharmacy de Calgary, il faut aussi examiner les blocages au sein de son propre espace de travail pour savoir comment améliorer les choses.Elle évoque un épisode vécu alors qu’elle était nouvellement diplômée et qu'elle travaillait dans une pharmacie Walmart très achalandée. «Nous avions un tiroir d'inhalateurs placebo et, ne sachant pas qui fumait et et qui utilisait quoi, je me suis dit que nous pourrions faire des sacs avec des inhalateurs pour chaque employé, avec leur nom dessus.» Elle a trouvé une entreprise qui lui a fait don des inhalateurs placebo qu'elle a ensuite distribués à son équipe. Elle est également devenue éducatrice respiratoire agréée pour parfaire ses compétences et a proposé un plan efficace pour distribuer ces paquets d'inhalateurs placebo à d'autres pharmacies Walmart de la région pendant ses jours de pratique clinique, tout en s'assurant que les équipes soient au courant des dernières directives relatives à l'asthme et à la BPCO. «J'ai pris l'initiative parce que j'ai senti que c'était quelque chose qui pouvait aussi m’être utile», dit Trish Molberg.À lire aussi: À Québec, une clinique de suivi spécialisée pour les patients diabétiquesElle a poursuivi ses efforts dans l’idée d'aider le personnel de plusieurs établissements Walmart locaux à arrêter de fumer en organisant des cours collectifs de sevrage tabagique dans leurs magasins. «Non seulement Walmart m'a permis de faire un jour de pratique clinique par semaine pour mettre en œuvre les idées que j'avais formulées, mais l’entreprise a également soutenu ses employés en leur accordant des congés pour qu'ils puissent assister à mes cours.»N'ayez pas peur de remettre en question le statu quoPour innover, il faut sortir des sentiers battus et repousser les limites de la pratique traditionnelle, affirme John Papastergiou, propriétaire de quatre Shoppers Drugs Mart à Toronto. Selon lui, les responsables et le personnel des pharmacies peuvent y parvenir en encourageant la créativité en remettant en question les normes établies et en cherchant des solutions nouvelles à des problèmes courants. «En adoptant un état d'esprit curieux, les pharmaciens peuvent identifier les possibilités d'amélioration et d'innovation», explique-t-il. Les pharmaciens ont conscience que toutes les idées ne seront pas couronnées de succès, mais considèrent les échecs comme de précieuses occasions d'apprentissage.La mise en œuvre de divers programmes cliniques novateurs et primés dans ses pharmacies au fil des ans a considérablement amélioré non seulement son propre plaisir, mais aussi la satisfaction de ses employés, affirme M. Papastergiou, tout en améliorant les soins aux patients et en attirant davantage de clients.Demandez ce que vous voulezNe partez pas du principe que les employeurs ne s'adapteront pas à des changements qui rendraient votre travail plus épanouissant – mais faites en sorte que cela en vaille la peine. Responsable de la pharmacie Sandstone Pharmacy, Trish Molberg consacre désormais trois jours par semaine aux rendez-vous avec les patients, et travaille un jour par semaine dans une clinique d'endocrinologie en tant qu'éducatrice en diabétologie (son cinquième jour est réparti entre le vendredi et le dimanche et elle travaille à distance pour la pharmacie).«Il y a quatre ans, lorsque j'ai eu l'idée de travailler à la clinique d'endocrinologie, j'ai dit [à mes employeurs] que ce serait formidable, parce que la clinique nous adresserait des prescriptions et du matériel pour la prise en charge du diabète, et que je reviendrais plus heureuse et plus concentrée, raconte-t-elle. Cela a fonctionné.»Recherchez des mentors et des alliésCe n'est pas pour rien que de nombreuses personnes reconnaissent que leurs mentors ont joué un rôle dans leur réussite professionnelle. Brooke Thai, pharmacienne en Alberta, est devenue éducatrice agréée en diabétologie dans l'espoir de créer un service de consultation spécialisé en diabète au sein de sa pharmacie. Mais, comme elle ne parvenait pas à convaincre son employeur, elle a trouvé un mentor qui l'a aidée à concrétiser son projet. Brooke Thai a écouté un discours de Trish Molberg lors d'une cérémonie de remise de prix où elles étaient toutes deux honorées et a décidé de l’aborder. «Elle avait l'air d'être une pharmacienne formidable et très appréciée, et elle travaillait une fois par semaine dans une clinique spécialisée en diabète.»Impressionnée par son enthousiasme, Trish Molberg lui a parlé d'un stage de trois jours dans une clinique de diabète à Calgary et a trouvé un commanditaire pour couvrir les frais. Brooke Thai a trouvé l’expérience si enrichissante qu'elle a ensuite suivi Trish Molberg dans sa propre pharmacie et a été embauchée pour fournir des services cliniques en matière de diabète un jour par semaine. C’est ce qui l’a poussée à changer définitivement de carrière. Brooke Thai a démissionné et, un mois plus tard, elle a pu augmenter ses heures de travail pour fournir des soins aux diabétiques à la pharmacie de Molberg, en passant à deux jours par semaine. Les trois autres jours de la semaine, elle était pharmacienne communautaire dans un établissement Neighbourly Pharmacy.À lire aussi: Attirer, former, retenir et soutenir les pharmaciensSelon elle, Trish Molberg continue d'être son plus fervent soutien et l’a incitée à devenir formatrice certifiée pour l’usage des pompes à insuline. «C'est comme si un rêve devenait réalité», affirme Brooke Thai. «Plus que de demander ce que vous voulez, n’ayez pas peur de vous lancer et de vous présenter à des gens qui font ce que vous voulez faire.»Cultivez une équipe pour vous soutenirSelon James Morrison, directeur de Pharmacy Excellence chez Whole Health Pharmacy Partners et copropriétaire de trois pharmacies à Toronto, il est essentiel de créer des réseaux solides et de tirer parti des compétences et des points de vue de chacun pour trouver la bonne voie à suivre afin de créer une pratique innovante et de bâtir une carrière épanouissante.Pour combler les manques de la communauté en matière de soins de santé, M. Morrison s'est associé à des pharmaciens spécialisés dans la santé mentale et la toxicomanie, ainsi que dans la santé et le bien-être holistiques. Ses pharmacies offrent des services comme l'avortement médicalisé, l'autodiagnostic du VIH et des soins mineurs. Pour structurer et étendre leur patientèle, lui et ses copropriétaires ont également développé un réseau incluant d'autres cliniciens et organisations de soins de santé à travers toute la province. «La plupart des grandes idées ne peuvent être concrétisées si on est seul», affirme M. Morrison.

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