Sevrage tabagique: les vapoteuses sont-elles efficaces?

Les vapoteuses, ou cigarettes électroniques (e-cigs) contenant de la nicotine sont souvent utilisées par les fumeurs comme aide à la cessation tabagique. Cependant, les preuves de leur efficacité sont limitées par rapport aux thérapies traditionnelles de substitution à la nicotine, et il n’existe aucune preuve de leur efficacité comparée à celle de la varénicline.Une nouvelle étude menée dans sept hôpitaux en Chine a évalué si les e-cigs sont supérieures aux thérapies de sevrage tabagique, et non inférieures à la varénicline, pour aider les fumeurs à arrêter de fumer.L’essai clinique randomisé a inclus des participants qui fumaient au moins 10 cigarettes par jour depuis cinq ans, étaient motivés pour arrêter et n’utilisaient pas de médicaments pour arrêter de fumer ni de vapoteuse.Les participants ont été randomisés pour recevoir une cigarette électronique à cartouche (sel de nicotine 30 mg/mL pendant 2 semaines, puis 50 mg/mL par la suite), de la varénicline (0,5 mg une fois par jour pendant 3 jours; 0,5 mg deux fois par jour pendant 4 jours; puis 1 mg deux fois par jour par la suite) ou des gommes à mâcher à la nicotine 2 mg (pour les fumeurs de 20 cigarettes/jour et moins) ou 4 mg (plus de 20 cigarettes/jour). Tous les produits ont été fournis pendant 12 semaines et accompagnés d’un soutien comportemental minimal (une invitation à rejoindre un forum d’entraide sur internet).Le résultat principal était l’abstinence tabagique à six mois, validée par une mesure du monoxyde de carbone dans l’air expiré (moins de 8 parties par million). Les participants perdus de vue ont été considérés comme des non-fumeurs.Les résultatsL’essai a inclus 1068 participants (33,5% de femmes) d’un âge moyen de 33,9 ans. Les participants ont été randomisés pour recevoir respectivement des e-cigs 409 (38,3%), de la varénicline 409 (38,3%) et des gommes à mâcher 250 (23,4%). Après six mois, les taux d’abstinence validés biochimiquement étaient de 15,7% (n=64) pour les e-cigs, 14,2% (n=58) pour la varénicline et 8,8% (n=22) pour les gommes à mâcher. Le taux d’arrêt dans le groupe e-cigs était non inférieur à celui du groupe varénicline (réduction du risque absolu, 1,47%; 95%CI, -1,41% à 4,34%) et supérieur à celui du groupe gommes à mâcher (odds ratio, 1,92 ; 95%CI, 1,15-3,21). L’adhésion au traitement a été similaire dans les trois groupes au cours des trois premiers mois. Cependant, 257 participants (62,8%) du groupe e-cigs utilisaient toujours une vapoteuse après six mois, alors qu’aucune utilisation supplémentaire n’a été observée dans les deux autres groupes. Les effets indésirables les plus fréquents étaient une irritation de la gorge (7,8%) et une irritation de la bouche (6,9%) dans le groupe e-cigs, des nausées (8,8%) dans le groupe varénicline, et une irritation de la gorge (8,0%) ou de la bouche (8,8%) dans le groupe gommes à mâcher. Aucun événement indésirable grave n’a été enregistré.Les auteurs concluent que dans cet essai clinique randomisé impliquant 1068 fumeurs, les e-cigs étaient aussi efficaces que la varénicline, et plus efficaces que les gommes à mâcher à la nicotine, lorsque tous les traitements étaient fournis avec un soutien comportemental minimal. Les auteurs soulignent que près de 63% des individus du groupe e-cigs utilisaient encore une vapoteuse à la fin des six mois de l'étude. Bien que le passage à la cigarette électronique est censé présenter moins de risques pour la santé que la poursuite du tabagisme, il est probable que leur utilisation à long terme ait des effets néfastes sur la santé. D'autres études sont donc nécessaires pour évaluer les avantages et les inconvénients relatifs de l'usage continu de l'e-cig.

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