Seulement 37 infirmières praticiennes spécialisées - Beaucoup de retard, admet le ministre

Suzanne Durand, de l'OIIQ.Le Québec accuse beaucoup de retard par rapport aux autres provinces et aux États-Unis en ce qui concerne les infirmières praticiennes spécialisées (IPS).L’Ontario en compterait à elle seule 800. Au Québec, six ans après le lancement du programme de formation annoncé par l’ancien ministre Philippe Couillard prévoyant des bourses pour 75 candidates, 37 infirmières sont en pratique et seulement 21 seraient en formation dans les trois spécialités en milieu universitaire où elles exercent, à savoir la cardiologie, la néphrologie et la néonatologie.Le successeur de Philippe Couillard, le Dr Yves Bolduc, qui trouve « fantastiques » ces infirmières praticiennes spécialisées, attribue ce retard au fait qu’il s’agissait d’un nouveau programme universitaire et que des modifications ont dû être apportées en chemin. Ces fréquents ajustements ont d’ailleurs conduit deux candidates en formation à abandonner leur cours et à poursuivre à la fois le ministère de la Santé et l’Université de Montréal.FormationLes infirmières intéressées à devenir IPS doivent avoir deux années d’expérience et obtenir une maîtrise en sciences infirmières ainsi qu’un diplôme complémentaire en sciences médicales parce qu’elles peuvent prescrire des médicaments, des tests diagnostiques et des traitements.Cette formation les oblige pour la plupart à arrêter leur pratique durant une période de deux ans. Les bourses attribuées par le Ministère visent à compenser en partie les pertes de salaires dues à ce retour aux études.Une fois que les IPS ont repris le travail après avoir réussi leurs examens, elles se voient confier des responsabilités cliniques nettement plus importantes que les autres infirmières et deviennent des partenaires de premier plan pour les médecins dans les spécialités où elles exercent. En retour, les IPS devraient recevoir un salaire beaucoup plus élevé que leurs anciennes collègues.L’un des grands obstacles au développement des IPS au Québec tient à la rémunération de cette nouvelle catégorie d’infirmières. Au sommet de l’échelle salariale, une IPS devrait gagner environ 30 000 $ de plus par an qu’une infirmière régulière. Or, selon la directrice du développement et du soutien professionnel à l’Ordre des infirmiers et infirmières du Québec (OIIQ), Suzanne Durand, les établissements n’ont pas reçu les budgets pour couvrir ce surplus. Ils auraient de la difficulté à financer ces salaires à même leurs budgets de fonctionnement. Ce manque de financement est un frein majeur au recrutement des IPS.Mesures de redressementMalgré ces ratés, le ministre Yves Bolduc garde le cap et demeure optimiste. Il souligne que des mesures ont été prises par son ministère pour redonner un nouveau souffle au programme. Les bourses ont été augmentées à 60 000 $ pour deux ans afin de stimuler les inscriptions et leur nombre est passé de 75 à 100. Des subventions de 60 000 $ pour deux ans ont aussi été débloquées à l’intention des établissements qui embauchent ces professionnels.

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