Sécurité des patients et sécurité en santé électronique: deux priorités pour les professionnels de la santé

Tandis que la TI offre la possibilité d’améliorer la sécurité des patients, elle peut également introduire involontairement des risques. Voici ce que font les intervenants en santé électronique pour protéger la sécurité des patients.Par Don Newsham et Elizabeth Keller*Nous croyons tous qu’il est important d’assurer des soins sûrs aux patients, en toute circonstance. Et nous sommes nombreux à nous efforcer activement de rendre les soins plus sûrs, que ce soit dans le cadre de notre travail clinique ou dans le cadre de la mise en œuvre de solutions de santé électronique en vue de soutenir les cliniciens et d’offrir des avantages aux patients.La technologie de l’information en santé (TIS) de même que les systèmes d’information sur les médicaments, de prescription électronique et d’identification des patients voient leur utilisation augmenter au Canada afin de favoriser des soins efficaces, sûrs et de qualité.Tandis que la TIS offre la possibilité d’améliorer la sécurité des patients, elle peut également introduire involontairement des risques pour ces derniers. Les cliniciens et les professionnels de l’informatique de la santé doivent déterminer et gérer les risques pour la sécurité en santé électronique de façon proactive par l’adoption de pratiques exemplaires.Par exemple, dans une enquête pancanadienne réalisée auprès de pharmaciens, ceux qui utilisent des régimes électroniques d’assurance-médicaments provinciaux ont indiqué une amélioration moyenne de 45,8 % de la capacité de réduire les problèmes liés aux médicaments.Cela dit, la complexité de ces systèmes intégrés exige qu’ils soient conçus, mis en service et constamment entretenus de façon à tenir compte de la sécurité des patients.Mais les risques liés à la sécurité sont-ils réels?Au Royaume-Uni, le National Health Service (NHS) a recensé chaque mois une moyenne de 35 incidents documentés mettant en cause la sécurité des logiciels.Une étude australienne sur les effets de deux systèmes commerciaux d’ordonnance électronique sur les taux d’erreurs de prescription chez les patients hospitalisés a révélé que des erreurs des systèmes informatiques dans les deux hôpitaux étaient responsables de 35 % des erreurs de prescription dans les services d’intervention au cours de la période à l’étude.Aux États-Unis, le rapport de 2011 de l’Institute of Medicine intitulé « Health IT and Patient Safety: Building Safer Systems for Better Care » fournissait dix recommandations, notamment d’établir des méthodes et des structures qui permettraient d’améliorer la gestion de la sécurité des patients en ce qui a trait à la TI en santé. Une recommandation en particulier proposait que le secrétaire de la santé et des services sociaux précise les exigences du processus de gestion de la qualité et des risques que les fournisseurs de TI en santé doivent respecter, en mettant un accent particulier sur les facteurs humains, sur la culture de la sécurité et sur la convivialité.Alors que faisons-nous sur le plan de la sécurité en santé électronique au Canada? COACH : l’Association canadienne d’informatique de la santé entreprend un travail collaboratif avec diverses organisations et associations telles qu’Inforoute Santé du Canada et l’Institut canadien pour la sécurité des patients afin de faire ressortir les pratiques exemplaires, les directives, la formation et l’information dans le but de protéger les patients au moyen du développement, de la mise en œuvre et de l’utilisation de solutions et de logiciels de santé électronique.Le premier résultat clé de ce travail ciblé est un ensemble de directives sur la sécurité en santé électronique qui abordent les principes et les pratiques utiles permettant aux organisations des secteurs public et privé d’intégrer des solutions de santé électronique et des logiciels de santé plus sûrs en vue de les utiliser dans l’ensemble du système de soins de santé.En renforçant les responsabilités, la culture de la sécurité, la gestion du risque, l’ingénierie des facteurs humains, l’intervention en cas d’incident, les rapports d’incidents, ainsi que les données et les déclarations des dossiers de sécurité, selon des normes informatiques en matière de santé reconnues dans le monde entier (voir le prochain rapport technique 17791 des normes ISO/TC215 sur les Directives sur les normes pour assurer la sûreté des logiciels en santé) et en s’alignant sur d’autres pratiques en matière de sécurité des patients, ces directives offrent un moyen d’améliorer notre confiance envers la TIS actuellement développée, mise en œuvre et utilisée dans l’ensemble du Canada.Ces directives doivent être mises à l’essai à l’hiver 2013 et intégralement publiées au printemps 2013.Votre organisation, votre clinique ou votre entreprise a-t-elle besoin de pratiques de sécurité en santé électronique? En appliquez-vous déjà? Joignez-vous aux activités de collaboration en cours afin d’en faire une priorité pour tous.*Don Newsham est président-directeur général de COACH : Association canadienne d’informatique de la santé; Elizabeth Keller est présidente du conseil d’administration de COACH et du groupe de travail pour la sécurité en santé électronique de COACH

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