Santé mentale et mineurs: le CMQ en faveur de l’élargissement de l’AMM

Une semaine après la publication de la commission spéciale sur l’AMM, c’est au tour d’un groupe de réflexion de l’ordre professionnel des médecins d’y aller de ses recommandations. Celui-ci se dit favorable à un élargissement pour les patients souffrants de trouble de santé mentale, dans le cas où ce dernier est le motif principal de la demande de ce soin. «Il faut reconnaître que le niveau de souffrance élevé, engendré par certains problèmes de santé mentale, peut être aussi inapaisable que celui rencontré dans tout autre problème de santé», indique le CMQ, par voie de communiqué. Sa position va donc à l’encontre de celle de la commission spéciale, qui estime qu’il n’est pas approprié d’élargir l’accès à l’AMM pour les personnes dont le seul problème médical est un trouble mental. Dans son rapport, cette commission, menée par un groupe de députés, rapporte que plusieurs psychiatres affirment qu’aucun trouble mental ne peut être jugé incurable. À lire aussi: Rapport: feu vert aux demandes anticipées d'aide médicale à mourir Le Collège a tenu à définir des balises pour guider les cliniciens. Entre autres, la décision doit être prise au terme d’une évaluation globale et juste de la situation du patient, et non uniquement inscrite dans un épisode de soins. De plus, les cas de l’idéation suicidaire devraient être exclus. Demande anticipée D’autre part, le CMQ estime que toute personne ayant reçu un diagnostic de trouble neurocognitif devrait pouvoir signer une demande anticipée d’AMM, comme l’a recommandé la commission spéciale la semaine dernière. Cette directive deviendrait contraignante et impossible à renverser par un proche, par exemple. Pour les personnes devenues inaptes après avoir donné un consentement valide et qui, au moment de donner l’AMM, ne se souviennent plus du consentement et ne paraissent plus souffrir de sa situation, seul le refus catégorique s’opposerait à l’administration du soin, indique l’ordre professionnel. Les mineurs Par ailleurs, le Collège estime que l’AMM peut être un soin approprié pour les bébés âgés de moins d’un an, dans le cas où le pronostic est très sombre et que les conditions de vie sont épouvantables. Par exemple, des cas de malformations sévères ou de syndromes polysymptomatiques graves, annihilant toute perspective de soulagement et de survie. De plus, le groupe de réflexion considère que le mineur âgé de 14 à 17 ans pourrait demander l’AMM, conjointement avec le titulaire de l’autorité parentale ou le tuteur. «Le Collège appuie sa position sur le fait que la souffrance ne tient pas compte de l’âge et que chez les mineurs, elles peuvent être aussi intolérables que chez les adultes. Fatigue de vivre: un débat à avoir Finalement, le Collège des médecins s’est penché sur la fatigue de vivre comme raison pour demander l’aide médicale à mourir. Ces personnes, la plupart du temps des personnes âgées, n’ont souvent d’autres options que d’attendre passivement la mort ou de la précipiter par le refus alimentaire ou le suicide. «Bien que troublant, l’enjeu est ici beaucoup plus existentiel, sociologique et philosophique que médical. Il faudra donc élargir le débat, et la réponse appartiendra à la société tout entière», indique le CMQ, qui décide donc de ne pas prendre position.

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