Robot chirurgical : La direction du CHUQ attend l'étude commandée à l'AETMIS

La direction du Centre hospitalier universitaire de Québec (CHUQ) estime le coût et l’installation du robot chirurgical réclamé par l’urologue Thierry Dujardin à 5 millions $. Une démonstration récente des fonctionnalités de cet appareil a convaincu les gestionnaires et des médecins de l’Hôtel-Dieu de son utilité et de son efficacité, mais la facture reste énorme même si ce robot pourrait être utilisé dans au moins deux domaines, l’urologie et l’oncologie gynécologique.La direction du CHUQ a demandé à l’Agence d’évaluation des technologies et des modes d’intervention en santé (AETMIS) de réaliser une étude sur cet équipement robotique avant de prendre une décision de concert avec l’Agence régionale de Québec. Ce rapport, La prostatectomie radicale assistée par robot, est attendu à la fin du mois d’août.Opération LindberghSelon le Dr Dujardin, la robotisation chirurgicale a été mise au point par la NASA pour des missions spatiales de longue durée afin de réaliser des chirurgies à distance. L’une des premières interventions réalisées avec cet équipement par un chirurgien français avait été appelée « Opération Lindbergh » parce que le médecin se trouvait à New York et sa patiente à Strasbourg, en France. Cette opération, réalisée en 2001, est restée célèbre.Technique multidisciplinaireLa robotique chirurgicale présente beaucoup d’avantages. « Cette technique est très appropriée pour des chirurgies difficiles et complexes qui sont profondes, comme le fond d’un abdomen, explique le Dr Dujardin. Il faut pouvoir passer à travers les organes et aller au fond du pelvis. Toutes les spécialités ont des chirurgies qui sont minutieuses.»« Nous sommes persuadés que la robotisation prendra de plus en plus sa place dans l’avenir, ajoute-t-il. On a beaucoup publié sur l’urologie. Toute technique qui nécessite une suture délicate et rapide, comme par exemple faire des néphrectomies partielles pour des tumeurs, enlever une partie de reins et le recoudre, peut être réalisée avec un robot, comme la réparation d’un rein mal formé. »Avec le robot, la miniaturisation est poussée à l’extrême.« L’aspect pratico-pratique, c’est que le robot nous donne une sensibilité dans la dissection et nous permet de voir plus loin dans les détails grâce à une vision magnifiée, explique le Dr Dujardin. Nous avons une image qui se projette en 3-D sur la rétine. On a le relief immédiat. On fait une chirurgie plus précise, moins traumatisante pour les organes. Le temps d’hospitalisation est aussi réduit et les gens se rétablissent plus vite. »Le CHUQ a envoyé deux résidents dans un centre hospitalier de London, en Ontario, qui dispose de deux robots. L’un d’eux sert à l’entraînement. Le Dr Dujardin déplore que cette technologie de pointe ne sera pas disponible pour la nouvelle génération de médecins de Québec actuellement en formation.« C’est un outil qui est fondamental pour l’enseignement du futur chirurgien, affirme l’urologue. Des jeunes partis en fellowship à l’étranger seront formés à cette technique aux États-Unis ou en Europe, mais quand ils reviendront à Québec, ils ne trouveront pas cet équipement. Un centre universitaire se doit d’avoir cet outil pour demain. » D.M.La console de commandes du robot chirurgical réclamé par l’urologue Thierry Dujardin pour l’Hôtel-Dieu de Québec.

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