Risques CV: les analogues du GLP-1 ont aussi des bénéfices pour les patients atteints de DT2 souffrant d’arthrite inflammatoire

On savait déjà que le sémaglutide, quand il est commercialisé à fortes doses sous le nom WegovyMD pour la perte de poids, réduit significativement le risque d’événements cardiovasculaires majeurs (MACE) chez les personnes souffrant d’obésité. Des chercheurs canadiens se sont demandé si les médicaments de la classe des agonistes du récepteur du peptide-1 de type glucagon (GLP-1) — à laquelle le sémaglutide appartient — produisent le même effet chez les patients souffrant concomitamment d’un diabète de type 2 et d’une maladie inflammatoire à médiation immunitaire (IMID), tels la polyarthrite rhumatoïde, le psoriasis ou le lupus qui accroissent le risque de problèmes cardiaques. La réponse est oui, selon une étude financée par Arthritis Research Canada dont les conclusions viennent d’être publiées dans la revue Plos One.«Nos résultats suggèrent que les agonistes des récepteurs du GLP-1 peuvent offrir un avantage critique dans la gestion du diabète et du risque cardiovasculaire chez les patients souffrant d’arthrite inflammatoire», indique dans un communiqué l’auteur principal de l’étude, le Dr Antonio Aviña-Zubieta. «Étant donné le risque accru de maladie cardiaque dans cette population, notre étude souligne le potentiel des agonistes des récepteurs du GLP-1 en tant qu’option thérapeutique privilégiée pour le diabète, ouvrant la voie à l’amélioration des résultats de santé et de l’espérance de vie (des patients)», ajoute le scientifique principal chez Arthritis Research Canada, également professeur associé au département de rhumatologie de la Faculté de médecine de l’Université de Colombie-Britannique.En s’appuyant sur des données de santé du Medical Services Plan, le régime d’assurance maladie de la Colombie-Britannique, les chercheurs ont formé une cohorte de 10 855 patients adultes souffrant à la fois d’une IMID (polyarthrite rhumatoïde, psoriasis, spondylarthrite ankylosante, maladie inflammatoire chronique de l’intestin ou maladie rhumatismale auto-immune systémique) et d’un diabète de type 2 pour lequel un traitement de régulation de la glycémie a été initié entre le 1er janvier 2010 et le 31 décembre 2021.Les deux tiers (7285 patients) étaient traités avec un inhibiteur de la dipeptidyl peptidase-4 (DPP-4), comme la linagliptine, l’alogliptine ou la saxagliptine, l’autre tiers (3570 patients) avec un agoniste du récepteur du peptide-1 de type glucagon, comme le sémaglutide, le liraglutide ou la dulaglutide.Les scientifiques ont comparé entre les deux groupes la mortalité toutes causes confondues et les risques de trois MACE: décès cardiovasculaire, infarctus du myocarde et accident vasculaire cérébral ischémique.Les résultats28 décès ont été enregistrés parmi le groupe GLP-1, soit un taux d’incidence de 8,5 pour 1000 années-personnes, contre 446 décès dans le groupe DPP-4, soit un taux d’incidence de 17,9 pour 1000 années-personnes.Il y a eu 83 MACE parmi le groupe GLP-1 (21,5 pour 1000 années-personnes) comparé à 632 MACE parmi le groupe DPP-4 (32,0 pour 1000 années-personnes). Le risque de MACE était plus faible chez les nouveaux utilisateurs de GLP-1 que chez les nouveaux utilisateurs de DPP-4i (risque relatif de 0,66 [0,50-0,88], différence de risque de -10,5 [-20,4 à -0,8] pour 1000 années-personnes) «Nous avons constaté une réduction de 52% du risque relatif de mortalité toutes causes confondues et de 34% du risque relatif de MACE avec les traitements au GLP-1. Cela correspond à neuf décès et 11 MACE en moins pour 1000 années-personnes, ce qui confirme l’hypothèse selon laquelle ces agents ont un effet cardioprotecteur dans cette population à haut risque», concluent les chercheurs.

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