Réjean Hébert: «J'ai d’abord pensé aux patients dont je me suis occupé durant ma carrière»

À 57 ans, l’ancien gériatre Réjean Hébert s’assied dans le prestigieux mais exigeant fauteuil de ministre de la Santé et des Services sociaux.L’immense sourire qu’il affichait lors de sa nomination jeudi dans l’édifice de l’Assemblée nationale traduisait bien la satisfaction et la fierté qu’il ressentait.«Aujourd’hui, c’est l’aboutissement de l’évolution de ma carrière, a-t-il déclaré devant les médias. J’ai travaillé à soigner des malades et à l’organisation des services de santé et de la recherche. Maintenant, j’ai le privilège de faire en sorte que les innovations en terme d’organisation des services puissent se réaliser».Interrogé un peu plus tard par Profession Santé, à l'occasion de la toute première entrevue qu’il accordait dans ses nouvelles fonctions, il a dévoilé les sentiments qu’il a ressentis lorsque Pauline Marois l’a présenté comme le nouveau titulaire de la Santé et les Services sociaux.«J’ai d’abord pensé aux patients dont je me suis occupé durant ma carrière, à tous ceux au Québec qui sont en attente d’un médecin de famille et aux personnes âgées qui n’ont pas de services chez eux et qui sont obligés de vivre en CHLSD», a-t-il déclaré.«Ce sont pour ces gens que je vais être ministre. Il ne faut pas que je l’oublie. Le ministre de la Santé, c’est le ministre qui s’occupe de la santé de la population et ça doit toujours être ma première priorité», a affirmé le médecin.Ses premiers objectifsParmi ses premiers objectifs: faire en sorte que les citoyens aient un médecin de famille.C’est une cible qui ne pourra pas être atteinte avant quatre ans, croit-il, jugeant que les promesses de la CAQ de le faire en un an étaient irréalistes. Il entend toutefois mettre les bouchées doubles au cours des deux prochaines années et prioriser les clientèles vulnérables.Réjean Hébert veut aussi améliorer la première ligne et le réseau des GMF par l’ajout d’autres professionnels de la santé et compléter l’informatisation du réseau de la santé.Sur un autre plan, il veut prendre les moyens nécessaires pour améliorer l’offre de soins à domicile pour les personnes âgées.Il juge en effet que les solutions au désengorgement se trouvent à l’extérieur des hôpitaux. Selon lui, élargir les soins à domicile devrait libérer des lits de courte durée occupés par des personnes âgées.Assurance publique autonomieLe Dr Hébert s’est aussi vu chargé de créer le premier régime d’assurance publique autonomie du Québec.«Comme la plupart des pays européens l’ont fait, a-t-il expliqué à Profession Santé, on va mettre en place une assurance autonomie, une couverture de financement public pour la perte d’autonomie, peu importe où la personne habite, en CHSLD ou à domicile. Ses services pour la perte d’autonomie seront couverts par un financement public.»Ce nouveau programme de couverture sera financé par le budget dévolu aux soins de longue durée, qui s’élève à près de 3 milliards de dollars et auquel le Parti québécois va ajouter les 500 millions promis pour les soins à domicile.«C’est un nouveau mode de financement des services qui fera en sorte qu’on n’aura plus deux poids, deux mesures au Québec, où les gens qui sont en résidence privée doivent payer pour leurs services alors que les gens qui vivent chez eux reçoivent un peu de services du réseau public», a-t-il indiqué.«Tous seront sur le même pied. Tout le monde aura droit à des services qui seront peut-être donnés par la résidence privée ou par le réseau public, mais qui seront financés par le public», a expliqué le médecin.Ambitieux, le Dr Hébert veut établir cette assurance autonomie durant la première année de mandat de son gouvernement.Sa première journée de travail à titre de ministre de la Santé et des Services sociaux, a-t-il précisé, sera consacrée à rencontrer son sous-ministre et ses sous-ministres adjoints afin d'obtenir un bilan de la situation et de leur exposer ses priorités.À lire aussiNouveau gouvernement: deux ministres pour la Santé

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