Régimes privés: le diabète au premier rang pour les médicaments remboursés

Le diabète est la pathologie qui représente maintenant la plus haute part des montants totaux admissibles pour des remboursements par les régimes privés d’assurance médicaments aux pays, devant la polyarthrite rhumatoïde et les affections cutanées, révèle TELUS Santé. L’entreprise a dévoilé le 13 juin la nouvelle édition de son Rapport sur les tendances et références canadiennes en matière de consommation de médicaments, où elle brosse le portrait de l’utilisation des médicaments par les assurés des régimes privés d’assurance médicaments. En 2022, le diabète a ainsi pris la première place de la liste des catégories de médicaments par montant admissible avec une part de 12,9%, en hausse par rapport à 12,0% en 2021. Cette première position peut s’expliquer de différentes manières, écrit Vishal Ravikanti, directeur des Services-conseils en pharmacie et partenariats, Solutions payeurs, chez TELUS Santé, dans le rapport. Dans un premier temps, les prescripteurs choisissent des thérapies de deuxième et de troisième intention plus coûteuses pour traiter leurs patients. Les dispositifs de gestion du diabète jouent également un rôle dans l’ascension de la catégorie. Il y a aussi un nombre grandissant de patients avec un diagnostic de diabète. Traitement Rang Pourcentage du montant total admissible Pourcentage du total des demandes Diabète 1 12,9 % 7,7 % Polyarthrite rhumatoïde 2 11,2 % 0,4 % Affections cutanées 3 8,1 % 3,1 % Asthme 4 5,3 % 5,7 % Dépression 5 5,2 % 10,8 % TDAH 6 5,1 % 3,6 % Cancer 7 3,8 % 0,6 % Sclérose en plaques 8 3,0 % 0,1 % Pression artérielle élevée 9 2,5 % 8,2 % Troubles gastro-intestinaux 10 2,5 % 0,8 % Autres catégories 40,3 % 59 % Source: TELUS Santé Pour la première fois en dix ans, la polyarthrite rhumatoïde glisse donc en deuxième position avec une part de 11,2% des montants admissibles. Le lancement de nombreux biosimilaires à moindre coût pour cette pathologie, soutenus par les programmes provinciaux, a certainement ralenti la croissance des dépenses en médicaments dans cette catégorie, explique Vishal Ravikanti. Les médicaments pour le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité chez les adultes est la catégorie qui a connu la croissance la plus rapide en termes de montants admissibles. En 2018, les médicaments pour le TDAH s’étaient classés en neuvième position avec une part de 3,4% du montant total admissible. À la fin de 2022, la catégorie de traitements se situait maintenant en sixième position avec une part de 5,1%. 2022 est la première année où les médicaments gastro-intestinaux font leur apparition dans le classement de TELUS Santé. La catégorie ne représente que 0,8% des demandes faites l’an dernier, ce qui montre l’impact financier que constitue l’arrivée récente sur le marché de produits biologiques très coûteux pour traiter la maladie de Crohn. Biosimilaires: un marché en forte croissance au Québec Au Québec, la part des biosimilaires dans toutes les demandes de produits biologiques pour les régimes privés d’assurances est passée de 14,4% à la fin de 2021 à 64,8% à la fin de 2022. En 2022, le Québec a ainsi rattrapé la Colombie-Britannique, dont le marché des produits biologiques est aujourd’hui occupé à 64,7% par les biosimilaires. En date d’avril 2023, huit provinces et deux territoires ont mis en œuvre ou annoncé des politiques visant à déplacer ou à transférer la couverture des régimes publics des produits biologiques d’origine aux biosimilaires, ce qui a ensuite des retombées sur les régimes privés d’assurances. En 2022, les biosimilaires représentaient encore seulement 32 % du marché des produits biologiques. D’autres constats sur la dernière année Les auteurs du rapport ont constaté une légère diminution de la croissance des dépenses liées aux régimes privés d’assurance médicaments en 2022 par rapport aux deux années précédentes. Ils notent toutefois que les Canadiens essaient actuellement de rattraper les rendez-vous médicaux manqués ou retardés à cause de la pandémie, ce qui pourrait se traduire par une augmentation plus marquée des ordonnances émises au cours des prochaines années. Avec la COVID-19 et, plus récemment, la montée des cas d’infections respiratoires causées par des virus comme le virus respiratoire syncytial, une hausse des ordonnances d’antibiotiques et des ordonnances pour les médicaments contre l’asthme a été notée en 2022, explique Blandine Mosna, pharmacienne-conseil chez TELUS Santé. La tendance a été suffisamment marquée pour qu’elle fasse passer la part du groupe des assurés de moins de 25 ans de 12,4% à 13,1% entre 2021 et 2022, tandis que celle du groupe d’assurés le plus âgé, soit ceux qui ont entre 45 et 64 ans, est passée de 57,9% à 56,7%. Des tendances émergentes Parmi les tendances émergentes pour les prochaines années en matière d’ordonnances de médicaments et des retombées de ces ordonnances sur les régimes publics et privés d’assurances médicaments au pays, Blandine Mosna mentionne l’arrivée sur le marché de nouveaux biosimilaires, en particulier pour traiter la dégénérescence maculaire, de même que les versions génériques de certains traitements du diabète. Des médicaments oraux contre la migraine arrivent aussi sur le marché. Pour consulter le rapport complet.

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