Réforme Dubé: la FMOQ va veiller au grain

La Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ) ménage la chèvre et le chou. D’un côté, elle affirme voir d’un bon œil certaines dispositions du projet de loi 15 visant à rendre le système de santé et des services sociaux plus efficace. De l’autre, elle se dit «préoccupée de la portée de plusieurs articles» de la pièce législative déposée mercredi par le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé. «En misant sur la collaboration avec les médecins de famille, le gouvernement a fait le bon choix le printemps passé et fait la preuve que cette approche est la bonne», souligne le président de la FMOQ, le Dr Marc-André Amyot, qui l’enjoint à poursuivre dans cette voie. Il espère en effet que «le projet de loi 15 ne signifie pas le retour à la coercition, aux contraintes tous azimuts et à des mesures de contrôle contre-productives». Parmi les bons points, la Fédération mentionne la décentralisation du réseau de la santé et la dépolitisation potentielle de sa gestion grâce à la création de l’agence Santé Québec. «Aussi, les médecins de famille souhaitent un meilleur accès aux consultations médicales spécialisées pour leurs patients, et ce, dans toutes les régions du Québec. Toutefois nous demeurons toujours d’avis que la collaboration, la négociation et la concertation demeurent les voies à privilégier pour arriver à une amélioration à la fois rapide et durable à cet égard», indique le communiqué de presse diffusé cet après-midi par la FMOQ. En revanche, le syndicat des médecins de famille se questionne sur le sort réservé par le projet de loi à l’autonomie professionnelle des médecins, à leur capacité à s’impliquer localement ou à faire entendre leur voix. Il s’interroge aussi quant au respect des ententes conclues et au processus de négociation prévu par la loi. «Nous entendons veiller à ce que le gouvernement ne contrevienne pas à ses obligations et n’ait pas recours, via le projet de loi, à une approche qui ferait fi d’une gestion responsable et empreinte de collaboration», prévient la Fédération qui va procéder à une analyse rigoureuse du projet de loi avec la volonté de participer activement au débat public et au processus parlementaire. Lire aussi: Réforme Dubé: «un rendez-vous manqué», déplore la FMSQ «Avec une pénurie de plus de 1000 médecins de famille et d’un grand nombre d’autres professionnels de la santé, notamment d’infirmières, le gouvernement a le devoir de rendre attractives ces professions et de permettre aux médecins et aux professionnels de la santé de soigner des personnes. Ce projet de loi constitue-t-il une solution à cet égard? Nous avons des réserves légitimes de prime abord, mais nous allons prendre le temps de l’analyser en profondeur avant de tirer des conclusions», conclut le Dr Amyot.

Réforme Dubé: la FMOQ va veiller au grain

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