Rapport 2021-2022 du Protecteur du citoyen: les faits saillants en santé

Attendu et redouté, le protecteur du citoyen a déposé ce jeudi son rapport annuel 2021-2022 à l’Assemblée nationale. Si Marc-André Dowd souligne que «la pandémie n’est pas encore dernière nous» et qu’elle continue d’affecter le fonctionnement des services publics, notamment en raison des pénuries de personnel, il estime néanmoins qu’il est temps de se rétablir collectivement des durs coups de la COVID-19. «Ce doit être une occasion pour les services publics de se recentrer sur les besoins des citoyens, notamment des plus vulnérables.» Dans ce contexte, le protecteur du citoyen appelle le réseau de la santé et des services sociaux à se mobiliser et à innover pour «améliorer enfin en profondeur les services» rendus aux Québécoises et Québécois. «Alors que le système peut bousculer rapidement ses façons de faire en temps de crise, comment expliquer les freins au changement quand il est question de résoudre les problèmes d’accès aux ressources d’hébergement, aux professionnels en santé mentale ou à des services d’accompagnement des jeunes en difficulté?», questionne Marc-André Dowd en rappelant qu’année après année, «le rapport du Protecteur du citoyen fait état de graves lacunes dans les services de santé et les services sociaux». Le rapport 2021-2022 n’échappe pas à la règle. Parmi les manquements majeurs et les cas préoccupants mis de l’avant, on retrouve par exemple les services aux personnes qui ont un problème de santé mentale, une déficience ou des besoins spéciaux, «qui font cruellement défaut», selon le protecteur du citoyen qui a regretté, en conférence de presse, que «malgré les efforts déployés par le personnel, le manque de ressources mène trop souvent à des coupures de services cruelles». Dans le même ordre d’idées, le rapport signale que les places de répit pour les proches aidants de personnes handicapées «se font de plus en plus rares dans les ressources du réseau public, car elles sont souvent transformées en places d’hébergement régulier». Or, ces possibilités de répit jouent un rôle crucial pour maintenir les personnes à domicile et éviter l’épuisement de leurs proches. «Les usagers de ces services sont souvent les personnes les plus vulnérables», rappelle Marc-André Dowd. Les RPA et les CHSLD toujours dans la mire Ce dernier s’étonne également que «des CISSS et des CIUSSS hésitent à sanctionner des exploitants» de résidences privées pour aînés (RPA) ou à exiger des correctifs au prétexte qu’il manque de résidences disponibles. «Un exploitant a par exemple refusé de remplacer une rampe d’accès qui menaçait de s’effondrer, car il n’y avait pas encore eu d’accident», a illustré le protecteur du citoyen qui a dû intervenir auprès de l’établissement concerné pour que le problème soit réglé. Il déplore également que des gestionnaires de RPA «ont le réflexe de gérer un milieu de vie comme s’il s’agissait d’une entreprise au sujet de laquelle ils n’ont aucune obligation de reddition de compte. Ces exploitants et exploitantes doivent impérativement être mis au fait des exigences qui vont de pair avec la ressource dont ils ont la charge.» S’agissant du rapport spécial sur la gestion de la COVID-19 dans les centres d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD), qu’il a déposé en novembre 2021, le protecteur du citoyen a rappelé ce jeudi qu’il avait mis sur la table «des solutions réalistes et durables à travers 27 recommandations». En janvier 2022, le gouvernement lui a présenté un plan d’action. «Plusieurs chantiers sont en cours, et les échanges se poursuivent», a indiqué Marc-André Dowd qui dit veiller à l’implantation diligente de ses 27 recommandations. Au-delà, le rapport de cette année pointe encore une fois le manque de personnel dans nombre de CHSLD qui «font face quotidiennement à l’obligation de réorganiser les soins et les services. Dans ce contexte, on déploie des stratégies sans nécessairement en évaluer les conséquences sur la qualité des soins et sur la sécurité de la clientèle». Le Protecteur du citoyen note ainsi une hausse des erreurs de médication, le report ou l’annulation de bains ou encore des délais accrus pour répondre aux demandes des résidents. La pénurie de main-d’œuvre contribue également à alourdir la charge de travail du personnel et à accroître sa détresse et son épuisement, mentionne par ailleurs le rapport. «Comme ce sont là des conditions de travail qui peuvent en rebuter plusieurs, les nouvelles recrues se font rares. Et le phénomène accentue encore davantage le manque de personnel. En résumé, on s’éloigne de façon alarmante des caractéristiques d’un milieu de vie et de soins adéquat, ce qui est très préoccupant.»

Rapport 2021-2022 du Protecteur du citoyen: les faits saillants en santé

Pour accéder au contenu, connectez-vous ou créez un compte gratuit.

Catégories connexes