Propos tenus à la télévision: une plainte contre un médecin rejetée

Les soi-disant propos reprochés au médecin par le plaignant privé portent sur les chirurgies bariatriques, et auraient été tenus lors de l’émission Marie-Claude diffusée le 9 février 2022 sur le réseau TVA. Alors que la première partie de l’émission portait sur le témoignage d’un patient ayant subi une chirurgie bariatrique, la seconde faisait intervenir un panel composé de quatre participants, dont le Dr Biertho. Il était invité à titre d'expert en la matière pour répondre à des questions de nature médicale. Le médecin y a été présenté en tant que chirurgien bariatrique à l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec et co-directeur de la Chaire de recherche en chirurgie bariatrique de l’Université Laval. Le plaignant reproche à l’intimé d’avoir faussement prétendu lors de l’émission «que la chirurgie bariatrique guérit les maladies cardiovasculaires, le diabète, l’hypertension intracrânienne et la goutte». Selon le plaignant, le Dr Biertho aurait «[amplifié] les bienfaits de la chirurgie bariatrique, et lui [aurait attribué] des vertus qui n’existent pas, tout en parlant peu ou pas des complications possibles». Une participation exemplaire Le Conseil de discipline a regardé l’émission de télévision en question. Or, contrairement à ce que le plaignant soutient, le Dr Berthio aurait plutôt mentionné lors de l’entrevue que la chirurgie bariatrique «ne se limite pas à traiter les kilos ou le poids du patient, suggérant qu’elle aura aussi des effets bénéfiques pour traiter des maladies associées comme les maladies cardiovasculaires, l’hypertension ou sur le diabète et la goutte, pour ne citer que ces exemples», a jugé le Conseil de discipline. Ce dernier conclut que le Dr Berthio n’a jamais prétendu que la chirurgie bariatrique guérissait ces maladies, mais qu’il a plutôt souligné les effets bénéfiques de la chirurgie sur l’amélioration de certains aspects de la condition médicale globale des patients. Il a également reconnu les risques de la chirurgie lors de son intervention télévisuelle. Selon le Conseil, la participation de l’intimé au panel de discussion lors de l’émission a été qualifiée «d’exemplaire». «Il a répondu avec précision aux questions de nature médicale qui lui ont été posées», peut-on lire dans la décision. Une plainte abusive Le Conseil a ainsi jugé que la preuve documentaire contredit les allégations du plaignant contre l’intimé. Il ajoute que puisqu’une plainte disciplinaire peut nuire à la réputation d’un médecin, il faut que les reproches soient sérieux et ancrés dans la réalité de ce qui s’est réellement dit. Comme les allégations ne satisfaisaient pas à ces critères, en plus de la rejeter, le Conseil a qualifié la plainte d’«abusive, frivole, mal fondée et vouée à l’échec».

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