Propos sexuels déplacés: un gynécologue récidiviste radié immédiatement

Sanctionné pour deux ans en 2019 après avoir tenu des propos à connotation sexuelle, le Dr Allan B. Climan a écopé d’une autre radiation. Cette fois, il s’agit d’une radiation provisoire immédiate qui revêt «un caractère d’urgence et nécessite d’agir avec diligence». Cette rarissime procédure permet qu’un professionnel soit privé de son droit d’exercer sa profession avant que le Conseil ne statue sur la plainte déposée contre lui. «La protection du public risque d’être compromise si l’intimé continue à exercer la profession médicale», a tranché le conseil de discipline dans une discussion datée du 25 juillet. Cette décision fait suite à des propos tenus par le Dr Climan le 22 avril dernier après un examen gynécologique en salle d’accouchement à l’Hôpital général juif de Montréal. Le médecin spécialiste aurait conclu son examen en disant «Thank you for the good time» [«Merci pour le bon moment»]. Absent devant le conseil de discipline, le Dr Climan a plaidé, par la voix de son avocat, que ces propos ne s’adressaient pas à sa patiente et qu’il voulait plutôt évoquer une situation qui le rassurait sur le plan professionnel. Même s’il reconnaît que ces mots sont «inappropriés», «déplacés» et «mal choisis», il mentionne que ces propos ne sont pas à caractère sexuel. En revanche, le Conseil a affirmé ne voir aucun lien des mots «Thank you for the good time» et le contexte dans lequel ils ont été tenus avec les explications fournies par l’intimé. «Le Conseil décide que le plaignant a démontré par une preuve à première vue que l’intimé a tenu les propos abusifs à caractère sexuel reprochés», tranche-t-il. Seul avec sa patiente Par ailleurs, quelque temps après avoir tenu ces propos salaces, le Dr Climan est revenu effectuer un examen gynécologique seul auprès de la même patiente. Pourtant, depuis le retour de sa radiation, le 15 juillet 2021, il se doit d'être «en présence d’une personne de sexe féminin pendant toute la durée des rencontres de patientes où il y aura la tenue d’un examen». Le médecin a plaidé qu’«il a procédé à l’examen seul de la patiente en raison de l’urgence de la situation et parce qu’il n’a pas été en mesure de trouver une infirmière dans la chambre de la patiente ou présente au poste du personnel infirmier». Le conseil de discipline n’a pas retenu les explications fournies par le médecin et a ajouté que «cette limitation d’exercice ne prévoit aucune exception dans son application, incluant une situation d’urgence». Incapable de respecter ses obligations déontologiques Le conseil de discipline conclut que «la pratique de l’intimé démontre qu’il ne semble pas en mesure de respecter des obligations déontologiques cruciales, notamment lorsqu’il tient des propos abusifs à caractère sexuel ou qu’il ne respecte pas la limitation d’exercice qui lui a été imposée dans le but d’assurer la protection du public». Rappelons qu’en 2019, le médecin a été radié pour avoir tenu «des propos abusifs et déplacés à connotation sexuelle» à l’endroit d’une patiente. Le médecin lui avait notamment dit: «Tu as un beau petit corps, j’ai hâte de t’examiner et je suis certain que tu as un beau vagin». Entre 1989 et 2020, le Dr Climan a fait l’objet de 11 enquêtes au sujet de sa conduite professionnelle, indique le jugement. Cinq d’entre elles concernent la tenue de propos abusifs.

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