Propos sexuels déplacés: un gynécologue récidive

La procédure est plutôt rare, reconnaît le Collège des médecins du Québec (CMQ). Pour la justifier, son syndic argumente que le Dr Allan B. Climan «constitue un danger réel et immédiat pour sa clientèle» et qu’il fait l’objet «de reproches graves et sérieux», peut-on lire dans la plainte adressée mercredi au Conseil de discipline du CMQ. La requête qui lui est associée exige qu’il prononce sur le champ une ordonnance de radiation provisoire contre le gynécologue qui n’en est pas à sa première poursuite en la matière. Plusieurs patientes se sont déjà plaintes en 2006, 2010 et 2018 de ses agissements inappropriés et de ses paroles salaces. Condamné en 2019 à deux ans de radiation pour des faits similaires à ceux qui lui sont reprochés aujourd'hui, le Dr Climan s’était vu imposer une limitation d’exercice lors de son retour au travail en juillet 2021. Le médecin qui pratique à l’Hôpital général juif de Montréal et dans une clinique à Côte-des-Neiges était depuis obligé «de se trouver en présence d’une personne de sexe féminin pendant toute la durée des rencontres de patientes où il y aura tenue d’un examen.» Il aurait fait fi de cette injonction et récidivé le 22 avril dernier, selon le syndic. Lire aussi: Le Dr Climan radié deux ans pour des propos sexuels déplacés Le gynécologue a pratiqué ce jour-là un toucher vaginal sur une patiente qui se trouvait en plein travail, dans une salle d’accouchement de l’Hôpital général juif. Le médecin n’a pas prévenu la future mère qu’il allait réaliser cet examen et, lors de celui-ci, il a pris «plus de temps que normalement requis et (…) avait les yeux rivés sur les parties génitales de la patiente», indique la plainte en signalant l’absence de personnel infirmier dans la pièce. Au moment où il a retiré ses doigts puis ses gants, le Dr Climan aurait conclu son examen en déclarant: «Thank you for the good time» [«Merci pour le bon moment»]. Le syndic souligne par ailleurs que le clinicien n’a rapporté aucun de ses examens dans le dossier de la patiente. Lire aussi: Plus de la moitié des médecins coupables d'inconduite sexuelle évitent la sanction minimale «À l’évidence, [il] représente actuellement et pour le futur, un risque pour la protection du public», estime le Dr Nicolas Raymond, qui agit en qualité de syndic adjoint dans ce dossier. Il constate que le Dr Climan «n’a pas appris à corriger son comportement et ses propos envers ses patientes». Selon lui, «il y a urgence et nécessité» d’agir, et «seule une ordonnance de radiation provisoire et immédiate sera en mesure d’assurer de façon adéquate la protection du public.» L’audition portant sur cette requête en radiation provisoire est prévue le lundi 18 juillet prochain.

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