Projet de loi 19: Pas de données nominatives sur les médecins, assure Dubé

«Je n’ai pas besoin d’avoir des noms, je veux savoir quelle est leur performance et je veux savoir comment on peut les aider à avoir les outils nécessaires pour travailler», a indiqué le ministre de la Santé et des Services sociaux Christian Dubé en conférence de presse, vendredi midi. Pour illustrer son propos, l’élu donne l’exemple d’un groupe de médecine de famille (GMF) comptant dix médecins. «Je veux savoir s’ils sont capables de prendre 10 000 patients. Je ne suis pas intéressé à savoir qui en prend combien. Dans cette nouvelle approche, on ne sera plus obligé de regarder uniquement un patient versus un médecin. Nous allons être satisfaits si le GMF prend 10 000 patients», explique-t-il. En plus des informations sur la prise en charge des médecins, le projet de loi qui viendra modifier 27 lois au Québec permettra un meilleur accès aux données dans le réseau de la santé. Un accès qui a fait défaut au début de la pandémie. «Le manque d’information en temps réel était critique au début de la pandémie. Nous avons vraiment un rattrapage à faire dans la collecte d’information. La protectrice du citoyen dans son rapport de la semaine dernière a été très claire: nous avons un déficit d’information», affirme Christian Dubé. Patients, gestionnaires et chercheurs S’il est adopté, son projet de loi permettrait d’éliminer des obstacles au partage de l’information. Un patient pourrait non seulement consulter ses propres renseignements, mais aussi savoir qui les a consultés. À terme, le patient n’aura plus à répéter son histoire à chaque fois aux différents intervenants. Pour les gestionnaires, l’information sera décentralisée, ce qui permettra, selon le gouvernement, une meilleure prise de décision, un meilleur partage des informations sur le terrain et un meilleur accès à des outils de gestion. De leur côté, les chercheurs pourront utiliser des données de santé, sous certaines conditions, pour des projets de recherche avec le consentement implicite des patients. «Nous devons assurer la pérennité de notre réseau de la santé et cela passe par la recherche et l’innovation. Les chercheurs doivent avoir accès aux données et les utiliser», souligne le ministre de la Santé. «Un grand changement» Quant à la sécurité des renseignements, le gouvernement nommera un responsable ministériel des renseignements en santé imputable des décisions prises en lien avec les accès octroyés. De plus, un régime de sanctions spécifiques sera mis en place pour punir tout accès non autorisé. Selon le ministre Dubé, ce projet de loi s’inscrit dans une stratégie pour transformer le réseau de la santé, afin de le rendre plus «performant et humain». «Nous sommes en train de poser les jalons d’un grand changement à la santé», a-t-il annoncé.

Projet de loi 19: Pas de données nominatives sur les médecins, assure Dubé

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