Projet de loi 10: la dimension pharmaceutique doit être prise en compte, estime l’OPQ

Avec les modifications qui seront apportées à la gouvernance des établissements de santé par le projet de loi 10, l’Ordre des pharmaciens du Québec (OPQ) estime qu’il est fondamental d’intégrer la dimension pharmaceutique à la prise de décisions et d’éviter une centralisation excessive des activités pharmaceutiques.Comme d’autres instances du milieu de la santé et des services sociaux, l’OPQ a été invité, le 28 octobre, à participer aux consultations de la Commission de la Santé et des Services sociaux entourant le vaste projet de réorganisation que veut accomplir le ministre Gaétan Barrette.Le projet de loi propose notamment la création de centres intégrés de santé et de services sociaux (CISSS) pour remplacer la structure actuelle constituée des agences régionales et des centres de santé et de services sociaux (CSSS).Pour répondre aux questions du ministre et des autres députés membres de la commission parlementaire, le président de l’OPQ, Bertrand Bolduc, était accompagné de la directrice générale et secrétaire, Manon Lambert, ainsi que du pharmacien Martin Franco, adjoint au chef du département de pharmacie de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont de Montréal.Les représentants de l’Ordre ont mis l’accent sur l’importance d’inclure dans le conseil d’administration des futurs CISSS un pharmacien membre du comité régional sur les services pharmaceutiques (CRSP), comme c’est déjà le cas présentement dans les agences régionales de santé.Le ministre Barrette a répondu qu’il accueillait «favorablement» le commentaire de l’OPQ et que le fait d’avoir un pharmacien au sein des conseils d’administration des CISSS n’avait pas été considéré à sa juste valeur dans la rédaction de la première mouture du projet de loi.Les représentants de l’Ordre ont également fait savoir aux parlementaires qu’ils étaient préoccupés par les conséquences d’une centralisation des activités pharmaceutiques au sein d’un petit nombre de CISSS.Pour pallier une pénurie dans l’un de ces sites, un CISSS pourrait être tenté de déplacer un pharmacien sans égard à l’expertise qu’il s’est forgé, ont-ils déploré. Selon eux, la reconnaissance d’une première spécialisation en pharmacie d’établissement serait un bon moyen d’éviter qu’un établissement spécialisé perde un membre de son équipe au profit d’un établissement en pénurie.Il pourrait également être tentant pour un CISSS, dans une optique d’économie d’échelle, de centraliser la préparation de médicaments dans un seul établissement pour ensuite assurer la distribution dans les autres sites. Bien que l’Ordre ne soit pas contre une pareille mesure, Manon Lambert a souligné que les organisations chargées de surveiller la qualité de l’acte et de protéger le public doivent être consultées.Le ministre s’est fait rassurant sur ces deux points. Il a rappelé qu’il appuyait la reconnaissance de la spécialisation des pharmaciens d’établissements. Il a également soutenu que l’objectif du projet de loi n’était pas de priver un établissement de l’un de ses pharmaciens experts ni de centraliser la préparation des médicaments, bien que certaines mesures puissent néanmoins être mises en place pour favoriser l’efficience des activités pharmaceutiques.Le ministre a par ailleurs ajouté qu’il souhaite que la nouvelle structure contribue à une réduction des incidents et des accidents survenus lors de la prestation de soins, dont une part importante est liée à la médication. Selon lui, un nombre important de ces incidents et accidents découlent des procédures et structures trop complexes dans le réseau.La Loi 41Puisque les principaux objectifs du projet de loi 10 sont de faciliter l’accès aux services de santé, de contribuer à l’amélioration de la qualité des soins ainsi que d’accroître l’efficacité et l’efficience du réseau, le président de l’OPQ en a profité pour réitérer au ministre l’importance à ses yeux de permettre l’entrée en vigueur rapide des nouvelles responsabilités des pharmaciens.Selon Bertrand Bolduc, l’Ordre et le Collège des médecins du Québec ont fait leurs devoirs pour permettre aux pharmaciens d’en faire davantage dans les soins rendus à la population. Il incombe maintenant au ministre de conclure une entente rapidement avec l’Association québécoise des pharmaciens propriétaires, a-t-il plaidé.

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