Prescription électronique: les cinq erreurs les plus courantes

La prescription électronique présente des avantages, mais elle n'est pas non plus immunisée contre les erreurs. Dans son dernier bulletin (en anglais), l’Institut pour la sécurité des médicaments aux patients du Canada (ISMPC) rapporte 87 incidents liés à la prescription électronique et aux pharmacies communautaires entre le 1er août 2018 et le 31 juillet 2023. L’ISMP a analysé ces incidents pour établir des tendances auxquelles les pharmaciens et les prescripteurs doivent porter attention. Les incidents incluaient des prescriptions transmises directement depuis le DME d'un prescripteur au logiciel de la pharmacie, et d’autres envoyées via un sytème infonuagique, puis récupérées par la pharmacie. Aucune des erreurs n'a entraîné de préjudice grave: 91% d'entre elles ont été classées comme des accidents évités de justesse ou sans dommage, et les 9% restantes ont entraîné un préjudice léger. À lire aussi: Les notices électroniques pourraient représenter l'avenir, selon un rapport de la FIPLes erreurs les plus fréquentes avaient trait à:à la quantité (24 incidents); à la dose ou à la fréquence (19); au dosage ou à la concentration (12);au médicament (10); à la forme galénique ou la formulation (6). Elles ont généralement été introduites au stade de saisie de l'ordonnance (76%) et au stade de la prescription (30%).Les incidents lors de l’émission de la prescription étaient dus à une saisie du mauvais produit dans le système, à des instructions erronées en raison de la difficulté à trouver les entrées correspondantes à sélectionner (par exemple, lors de l'augmentation ou de la diminution des doses) ou à une quantité erroné de comprimés. D'autres incidents provenaient du champ de texte libre, qui contenait parfois des informations devant figurer dans d'autres champs ou en contradiction avec les données de la prescription. Dans un cas, un prescripteur a envoyé une prescription électronique de 300 mg de bupropion, indiquant d'arrêter une prescription précédente de 150 mg de bupropion. Sauf que le médecin a inscrit ce message dans le champ «notes» au lieu de l'inscrire dans le champ «annuler la prescription». Les membres de l'équipe pharmaceutique n'ont donc pas vu la note. L’ISMPC rappelle ainsi aux prescripteurs qu’ils doivent veiller à utiliser le bon champ, et aux pharmaciens de s'assurer d'examiner tous les champs de la prescription, y compris le champ de texte libre. À lire aussi: La fin du méli-mélo informatique?Des erreurs se sont également produites entre le prescripteur et la pharmacie. Même si l'idéal est que les ordonnances électroniques soient intégrées aux DME, ce n'est pas toujours le cas. Le personnel de la pharmacie doit alors parfois entrer manuellement les informations dans son système ou imprimer les ordonnances. Autre problème: de nouvelles ordonnances électroniques ou des changements de dose étaient passée sous le radar des pharmaciens, car leurs systèmes n'ont pas d'alerte pour les ordonnances électroniques et que la recherche de ces dernières ne fait pas partie de leur flux de travail. Ces manquements pourraient entraîner des erreurs si la pharmacie doit modifier la prescription en raison de pénuries de médicaments, par exemple. Dernier point soulevé par l'ISPM: comme le patient ne peut pas accéder à l'ordonnance pendant ce processus, il ne peut pas effectuer de vérification supplémentaire quand il récupère ses médicaments.

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