Premier jour d’école: la résidence

Un nouveau badge d’hôpital tape-à-l’œil, des chaussures confortables, un carnet de notes portant la mention «VOTRE NOM, MD». Après des années d’études, vous commencez enfin à vivre votre vie de médecin. Je me souviens encore avec émotion de cette excitation initiale, mais comme pour tout ce qui est nouveau, elle a été éphémère. Viennent ensuite les longues heures de travail, les nuits blanches et toutes ces nouvelles responsabilités pour lesquelles je ne me sentais franchement pas prête. Je ne sais pas ce qu’il en est pour vous, mais au fil du chemin que j’ai parcouru pour arriver là où je suis, j’ai rempli ma vie de pauses. Il fallait que je termine un premier cycle universitaire bien chargé pour pouvoir entrer à la faculté de médecine. Ensuite, il a fallu que je réussisse à passer le cap du préexternat et de l’externat pour devenir médecin. Et maintenant, il s’agit de passer le cap de la résidence pour obtenir le droit de pratiquer la médecine et de participer à la vie de tous les jours. Cependant, j’ai commencé à réaliser que je ne vivais que pour l’avenir, et jamais dans le moment présent. C’était toujours «faire ceci» pour «obtenir cela». Une vue en sténopé de mes futurs objectifs de carrière m’empêchait de voir et d’apprécier le moment présent. En même temps, j’ai appris à ne pas minimiser les sacrifices que j’ai faits pour en arriver là; ces sacrifices m’ont permis de devenir la médecin que je suis aujourd’hui.Je vais donc partager avec vous mes sept règles pour les nouveaux R1, afin de vous aider dans ce nouveau chapitre, mais aussi de vous rappeler de profiter des années qui vous attendent. Plus de pauses, plus de «ceci» pour obtenir «cela». Parallèlement à vos gardes à l’hôpital, prenez le temps de vous faire de nouveaux amis, de vivre des expériences, de tomber amoureux, d’agrandir votre famille ou de faire ce qu'il faut pour vous découvrir. Vivez le moment présent et ralentissez un peu.1. Acceptez la courbe d’apprentissageLa transition de la faculté de médecine vers la résidence est importante. Vous serez confronté à une courbe d’apprentissage abrupte, mais n’oubliez pas que tout le monde passe par là. Ce sont des années de croissance, de formation et, surtout, d’erreurs. N’hésitez pas à poser des questions et à demander conseil à vos collègues plus avancés dans leur parcours et vos superviseurs — nous sommes tous passés par là, alors profitez des années où l’on attend de vous un minimum de connaissances.«Soyez gentil avec vous-même. Tant que vous vous souciez de vous et que vous faites de votre mieux, les connaissances viendront. C’est fou de regarder mon année de R1 et de réaliser tout le chemin que j’ai parcouru» — La Dre Summer Hudson, pédiatre2. L’épuisement professionnel est inévitable; sachez le reconnaîtreLa résidence s’accompagne de longues heures de travail et d’horaires exigeants autour desquels vous créez votre vie. Une gestion efficace du temps est essentielle. Établissez des priorités dans vos tâches, mais accordez-vous aussi des moments pour vous reposer afin de prévenir l’épuisement professionnel. C’est une réalité. Je ne croyais pas qu'il me frapperait, jusqu'à ce qu'il le fasse. Croiser le regard de mes collègues fatigués à 3 heures du matin m'a permis de comprendre ce qu'est le burnout. Ne soyez donc pas dur avec vous-même lorsque l’épuisement professionnel s’installe et essayez de tendre la main lorsque vous avez besoin d’aide. Il n’est pas nécessaire de s’enflammer pour réchauffer les autres. Un conseil reste gravé dans ma mémoire. Celui de mon supérieur, le Dr Jon Reid, oto-rhino-laryngologiste, qui venait souvent s'assurer que je mangeais mon déjeuner. Il me disait: «Prends le temps de manger, même si c'est pour 10 minutes. La plupart des tâches peuvent attendre que tu aies pris le temps de t'asseoir et de manger quelque chose.»Lire aussi: Les TOC sont fréquents chez les étudiants en médecine3. Établissez des relations solidesL’établissement de bonnes relations avec vos collègues, les infirmières et les autres membres du personnel soignant peut rendre votre expérience de résidence plus agréable et plus productive. Collaborez, partagez vos connaissances et soutenez-vous les uns les autres. Ces relations peuvent également constituer un réseau de soutien précieux les jours où vous avez besoin de prendre un peu de recul. Il en va de même pour votre vie en dehors de la médecine; le fait d’avoir des personnes à vos côtés lorsque vous quitterez l’hôpital vous permettra de vivre dans le présent et de mettre votre vie et vos expériences en perspective.«Créez vos cercles sociaux dès le début et essayez de vous créer une routine. Plus vous avancerez dans votre résidence, moins vous aurez le temps d’expérimenter une nouvelle routine et de créer votre réseau de soutien.» — La Dre Ojas Srivastava, ophtalmologiste4. Restez organiséTrouvez un système qui vous aide à rester organisé, comme un tableur répertoriant des cas intéressants à investiguer plus en profondeur, des notes sur votre téléphone pour un accès rapide à certaines informations, un dossier compilant les ressources, un calendrier pour l'ensemble du personnel, etc. Cela vous aidera à rester efficace, à gagner du temps et à réduire votre stress.«Profitez de la vie en dehors du travail, c’est important pour le bien-être! Gardez une liste des codes importants sur votre téléphone (codes de porte, codes d’appel interurbain, etc.), cela vous fera gagner beaucoup de temps.» — La Dre Lindsay Amatto, neurologue5. Demandez des retours sur expérience et réfléchissezCherchez activement à obtenir des commentaires constructifs de la part de vos confrères plus avancés dans leur parcours, des autres résidents, des professionnels paramédicaux et, en fait, de toute personne avec laquelle vous travaillez dans un contexte d’apprentissage. Réfléchir à vos expériences et à vos compétences vous permettra d’identifier les points à améliorer. Une auto-évaluation permanente vous aidera à progresser en tant que médecin.«Acceptez l’incertitude et l'étendu de ce qu'il vous reste à apprendre, mais savourez aussi le chemin parcouru. Ne soyez pas trop dur avec vous-même; il s'agit d'une période d'adaptation.» — Le Dr Joel Luk, médecin de familleLire aussi: Événements indésirables: les résidents en chirurgie éprouvent une grande détresse6. Prenez soin de votre santé mentaleLes pressions inhérentes à la résidence commenceront à peser sur votre santé mentale, ce n’est qu’une question de temps. Reconnaissez les signes de stress, d’anxiété ou de dépression et demandez de l’aide si nécessaire. Il existe de nombreuses possibilités de soutien en matière de santé mentale (par exemple, auprès du Programme d’aide aux médecins du Québec) — n’hésitez pas à les utiliser.«C’est un marathon, pas un sprint; vous allez opérer et vous allez devenir bon, mais vous devez prendre soin de vous pour y arriver.» — Le Dr Dunavan Morris-Janzen, chirurgien généraliste.7. Célébrez les petites victoiresEn tant qu’apprenants, nous plaçons toujours la barre plus haut et il est donc facile de négliger les petites victoires. Qu’il s’agisse de gérer avec succès un cas difficile, de recevoir des commentaires positifs ou simplement de passer à travers une semaine difficile, reconnaissez vos réussites. Ces moments vous permettront de rester motivé tout au long de votre formation.«J’aime considérer que les petites victoires sont tout sauf petites. Achetez-vous un gâteau pour vous être levé aujourd’hui, pourquoi pas?» — Le Dr Jonas Szelewicki, pathologiste

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