Pharmacie d’établissement: les mesures temporaires de rémunération nuisent au recrutement

Ces mesures, essentiellement sous forme de primes, représentent de 20 à 50 % de la rémunération des pharmaciens d’établissement, selon les régions. «Les jeunes pharmaciens se disent qu’à la fin de la prochaine entente de travail, ces mesures temporaires vont être annulées. C’est comme s’ils avaient une épée de Damoclès au-dessus de la tête. Cela ne sécurise personne et nuit au recrutement de pharmacien dans le réseau de la santé», tonne le président de l’APES, François Paradis. Les mesures temporaires devaient arriver à échéance en mars 2020, mais Québec a accepté de les maintenir durant les négociations qui visent à renouveler l’entente de travail des pharmaciens d’établissement. Durant ces négociations, retardées à cause de la pandémie, la pérennisation de cette rémunération temporaire a été au cœur des demandes de l’APES. «Lorsqu’on connaît la fragilité des effectifs dans le réseau de la santé, il faut s’assurer de tout mettre en place pour attirer la relève. Il doit y avoir des conditions gagnantes pour attirer davantage les gens», affirme le président de l’APES. Manque d’effectifs Ces conditions gagnantes pourraient permettre de mettre fin à la pénurie de main-d’œuvre qui persiste en pharmacie d’établissement depuis plusieurs années. À l’heure actuelle, environ 20% des postes sont non comblés, ce qui représente autour de 280 emplois, soit à peu près le même nombre qu’en 2019. En plus du manque d’effectifs, la pandémie a occasionné une charge de travail plus lourde chez les pharmaciens, notamment à cause de la réorganisation du travail et de la pénurie d’assistants techniques en pharmacie. Cette surcharge a eu un effet sur la santé mentale de ces professionnels. En effet, 70 % des pharmaciens d’établissement ont indiqué que leur santé mentale s’est dégradée depuis le début de la pandémie, selon les résultats d’un sondage effectué en avril à la demande de l’APES et auquel près de 800 membres ont répondu. «La pandémie est venue augmenter la pression sur l’ensemble des équipes», constate François Paradis. Faire connaître ce milieu S’il faut améliorer les conditions de travail des pharmaciens d’établissement, il faut aussi davantage faire connaître ce milieu de travail aux finissants. C’est pourquoi, l’APES avait organisé le 21 septembre le Colloque des étudiants en pharmacie : «Pharmacien d’établissement de santé, pourquoi pas moi ?» Cet événement s’adressait aux étudiants inscrits au programme de Doctorat de premier cycle en pharmacie. Deux pharmaciens, Léa Desbiens-Léger et Anis Ouyahia sont venus présenter les multiples facettes du pharmacien d’établissement. La directrice générale de l’APES, Linda Vaillant, a présenté les avantages financiers de travailler dans le réseau de la santé. Elle a notamment mentionné les quatre semaines de vacances après une année de service, les 9,6 jours de maladie monnayables et les 13 congés fériés. Linda Vaillant a également présenté le salaire annuel, sans primes, qui va pour 36,25 h de travail par semaine, de 83 086 $ (échelon 1) jusqu’à 104 922 $ (échelon 9).

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