Paxlovid: un plus grand bénéfice chez les patients gravement immunodéprimés

Une nouvelle étude réalisée en Colombie-Britannique a examiné l'association du nirmatrelvir et du ritonavir (Paxlovid) avec la prévention du décès ou de l'hospitalisation chez des personnes présentant différents risques de complications liées à l'infection par la COVID-19. Les chercheurs affirment qu'une analyse post-commercialisation des personnes qui reçoivent Paxlovid est essentielle, car ces personnes peuvent être très différentes de celles qui ont été incluses dans les essais cliniques publiés. L'étude de cohorte, menée du 1er février 2022 au 3 février 2023, a inclus des patients qui appartenaient à l'un des quatre groupes d'individus à haut risque qui ont reçu la priorité pour la vaccination COVID-19 en Colombie-Britannique: Personnes cliniquement extrêmement vulnérables et sévèrement immunodéprimées Personnes cliniquement extrêmement vulnérables modérément immunodéprimées Les personnes cliniquement extrêmement vulnérables qui n'étaient pas immunodéprimées, mais qui présentaient des conditions médicales associées à un risque élevé de complications dues à COVID-19. D'autres personnes à haut risque n'appartenant pas à un groupe cliniquement extrêmement vulnérable, telles que les personnes âgées de plus de 70 ans qui n'ont pas été vaccinées. Les patients atteints de COVID-19 qui ont reçu le Paxlovid ont été appariés à des patients appartenant au même groupe de vulnérabilité; les participants du groupe de contrôle étaient du même sexe, du même âge et du même score de propension pour le traitement au Paxlovid, et avaient également été infectés dans le mois suivant l'individu traité au Paxlovid. Le résultat principal étudié était le décès, quelle qu'en soit la cause, ou l'hospitalisation d'urgence pour la COVID-19 dans les 28 jours suivant l’inclusion de l'individu dans la cohorte. Les résultats sont les suivants: Au total, 6866 personnes ont été incluses dans l'étude; 56,6% étaient des femmes et l'âge médian était de 70 ans. Globalement, le taux de vaccination était supérieur à 90% dans les trois groupes cliniquement extrêmement vulnérables, mais inférieur à 80% chez les autres personnes à haut risque qui n'appartenaient pas à un groupe cliniquement extrêmement vulnérable. Par rapport aux témoins non exposés, le traitement par Paxlovid a été associé à des réductions relatives statistiquement significatives du nombre de décès et d'hospitalisations d'urgence dans le groupe des patients gravement immunodéprimés (560 patients; différence de risque [DR], -2,5%, IC 95%, -4,8% à -0,2%) et dans le groupe des patients modérément immunodéprimés (2 628 patients ; DR, -1,7 % ; IC 95 %, -2,9 % à -0,5 %). Chez les patients qui n'étaient pas immunodéprimés, mais qui présentaient des pathologies associées à un risque élevé de complications liées à la COVID-19, le DR était de -1,3%, mais les résultats n'étaient pas statistiquement significatifs (2100 patients; IC 95%, -2,8% à 0,1%). Chez d'autres personnes à haut risque qui ne faisaient pas partie d'un groupe cliniquement extrêmement vulnérable (par exemple, les personnes ≥70 ans non vaccinées), le traitement a été associé à un risque nominalement plus élevé de décès/d'hospitalisation d'urgence (RD, 1,0%), mais les résultats n'étaient pas statistiquement significatifs (1 578 patients ; IC 95%, -0,9% à 2,9%). Les chercheurs concluent qu'une analyse stratifiée des individus, en fonction de leur vulnérabilité aux complications liées à la COVID-19, est cruciale pour comprendre quels individus devraient recevoir du Paxlovid. Dans leur étude de cohorte, le traitement par Paxlovid a été associé à une réduction du risque d'hospitalisation ou de décès lié à la COVID-19 chez les personnes extrêmement vulnérables sur le plan clinique, le bénéfice le plus important étant observé chez les personnes gravement immunodéprimées. Cependant, aucune réduction du nombre de décès ou d'hospitalisations d'urgence n'a été observée chez les personnes à plus faible risque, y compris celles âgées de 70 ans ou plus qui n'étaient pas modérément ou gravement immunodéprimées. Les chercheurs notent qu'Omicron était le principal variant de la COVID-19 en circulation pendant la période de l'étude; par conséquent, les résultats de leur étude peuvent ne pas être applicables à d'autres variants, passés ou futurs. Référence Dormuth CR, Kim JD, Fisher A, et coll. Nirmatrelvir-ritonavir and COVID-19 mortality and hospitalization among patients with vulnerability to COVID-19 complications. JAMA Network Open 2023;6(10):e2336678. publié en ligne le 2 octobre, 2023. (Consulté le 3 octobre 2023).

Paxlovid: un plus grand bénéfice chez les patients gravement immunodéprimés

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