Paxlovid: à peine 3% des pharmacies du Québec le distribueront

L’Association québécoise des pharmaciens propriétaires (AQPP), le ministère de la Santé et des Services sociaux et les centres hospitaliers doivent bientôt terminer leur sélection des pharmacies. Ensuite, celles-ci seront contactées et pourront décider si elles acceptent ou non de distribuer ce médicament. Les pharmacies choisies selon trois critères En premier lieu, la situation géographique de la pharmacie sera prise en compte, puisque tout le territoire du Québec doit être desservi. Ensuite, elles doivent être ouvertes sept jours sur sept et avoir des heures d’ouverture «raisonnables». Finalement, elles doivent avoir la capacité de distribuer ce médicament. Par exemple, les pharmacies qui sont aux prises avec une rupture de personnel sont exclues de la liste. À lire aussi: Paxlovid approuvé par Santé Canada: des questions subsistent Les pharmaciens devront réclamer les frais de distribution aux centres hospitaliers, plutôt qu’à la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ) et à l’assureur privé comme c’est généralement le cas. Ainsi, les 40 pharmacies offrant déjà des antibiotiques intraveineux et habituées d'avoir des ententes avec les centres hospitaliers ont donc une longueur d’avance sur les autres. Aucune bannière ne sera toutefois privilégiée plus qu’une autre, affirme le président de l’AQPP, Benoit Morin. «La sélection des pharmacies ne constitue d’aucune façon un jugement sur la qualité des services offerts des pharmacies», ajoute le président de l’Ordre professionnel des pharmaciens, Bertrand Bolduc. Il ajoute que les patients qui prendront le Paxlovid n’auront pas à changer de pharmacie. La pharmacie offrant le médicament anti-COVID de Pfizer n’aura qu’à informer la pharmacie du patient. Des interactions «gérables» S'il veut recevoir le Paxlovid, le patient devra d'abord se rendre à l'hôpital pour recevoir une prescription du médecin. Ensuite, le centre hospitalier le redirigera vers une des pharmacies qui offrent ce traitement. «Notre mission sera de surveiller les interactions médicamenteuses et de faire les ajustements nécessaires. Les pharmaciens ont les compétences pour recevoir cette prescription-là. Il y a des interactions majeures avec d’autres médicaments, mais plusieurs interactions sont gérables», explique Benoit Morin. Selon lui, l’accessibilité du pharmacien sera l’enjeu principal. «Tous les patients vont nous parler de ce médicament pendant les deux à trois prochaines semaines, en plus des tests rapides et de la vaccination. Les pharmaciens vont se faire questionner par les patients qui veulent avoir ce médicament». C’est d’ailleurs en partie pour éviter que les pharmacies désignées soient envahies par les clients que celles-ci ne seront pas dévoilées au grand public. 6300 traitements en janvier Malgré tout, Benoit Morin estime que la grande majorité des quelque 60 pharmacies sélectionnées accepteront de distribuer ce médicament. «Ces pharmacies vont recevoir quatre ordonnances par jour, donc c’est très peu». En janvier, 6300 traitements anti-COVID seront envoyés dans les pharmacies communautaires. Ce sera ensuite 6200 en février et 19 000 en mars. Pour le moment, seules les personnes immunosupprimées auront droit à ce médicament; le nombre de traitements envoyés au Québec est donc suffisant, croit Benoit Morin. Lorsque l’approvisionnement sera plus important et que d’autres types de clientèle auront droit à ce traitement, l’AQPP aimerait que ce médicament soit offert dans les 1900 pharmacies communautaires du Québec.

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