PAMQ: les demandes d’aide toujours en forte progression

Plus précisément, l'organisme sans but lucratif a reçu 1046 demandes de spécialistes, omnipraticiens, résidents et étudiants du 1er juin 2021 au 31 mai 2022, par rapport à 850 durant l'année 2020-2021. «Depuis 2 ou 3 ans, c’est la surcharge de travail qui explique en grande partie les augmentations, observe la Dre Marie-Chantale Brien, directrice de l’intervention, de la prévention et de la recherche au PAMQ. Des médecins nous consultent aussi parce qu’ils voient leurs conditions de pratiques changer. De plus, la pandémie est encore présente et entraîne de la détresse. Par exemple, il y a la crise dans les hôpitaux en pédiatrie.» À ces motifs de consultation s’ajoutent ceux qui ont fréquemment été observés au PAMQ, comme les difficultés d’ordre personnel (maladie physique, stress financier, deuil) ou familial (violence conjugale, conflits avec ses enfants). Des médecins reviennent vers le PAMQ Par ailleurs, le PAMQ a observé une hausse de 31% des cas réactivés, c’est-à-dire des clients dont le dossier avait été fermé et qui ont rappelé le Programme pour obtenir une aide supplémentaire. «Ça ne veut pas dire qu’ils rappellent pour le même motif de consultation. Nous n’avons pas de statistiques pour bien définir les motifs principaux. Toutefois, c’est un signe que la détresse est bien présente», explique la Dre Brien. Une autre statistique, révélée par ProfessionSanté.ca en août dernier, est inquiétante: un médecin sur deux qui fait appel au PAMQ n’a pas de médecin de famille. L’organisme fera l’échantillonnage des dossiers le printemps prochain afin de savoir si ce chiffre a changé. Une autre hausse envisagée Une chose est certaine: la hausse de demande d’aide se poursuivra en 2022-2023. En effet, depuis juin dernier, le PAMQ a déjà enregistré une hausse de 14% des demandes d’aide par rapport à la même période l’année précédente. «Avec l’hiver qui s’en vient, ce chiffre peut augmenter rapidement. Sur le terrain, on le sent que cette hausse se poursuit», affirme le directeur général du PAMQ, Nicolas Ledoux. M. Ledoux a indiqué que son équipe est prête à faire face à ces hausses de demandes successives, grâce à l’appui financier de la Banque Scotia et l’Association médicale canadienne qui a permis l’embauche de quatre nouveaux médecins-conseils. Actuellement, l’organisme compte 17 médecins-conseils à temps partiel qui travaillent d’une à trois journées par semaine. «Le recrutement est plus facile puisque nous sommes plus connus. Il y a plus de gens qui lèvent la main pour venir nous aider», a-t-il ajouté. En effet, le PAMQ a accentué ses activités de prévention et de sensibilisation au cours de la dernière année, ce qui lui a permis de mieux se faire connaître. L’organisme a donné une série de conférences et d’ateliers, dont une formation à un groupe de résidents de l’Université de Montréal. Cette formation, intitulée «Devenir un résident-sentinelle», vise à ce que les résidents soient en mesure de repérer les collègues susceptibles d’avoir besoin d’aide. De plus, le PAMQ a également produit une courte vidéo destinée aux étudiants en médecine afin de leur faire connaître ses services et de les inviter à y avoir recours lorsqu’ils traversent une période difficile. Préoccupés par les suicides Le volet préventif de l’organisme est important afin d'éviter que les médecins ne commettent l’irréparable. «Nous sommes préoccupés par le suicide des médecins. Il y a plusieurs facteurs de risques et d’éléments déclencheurs qui poussent les gens à commettre ce geste», explique la Dre Marie-Chantale Brien. Le PAMQ est en discussion avec les facultés de médecine, les fédérations de médecins et le Collège des médecins, notamment, dans le but de réduire le nombre de suicides. Selon la Dre Brien, la mise en place d’un registre national sur le suicide des médecins permettrait de mieux cerner le problème et d’agir sur les facteurs de risque. Ce n’est toutefois pas la seule solution. Il doit y avoir plus de recherches sur le sujet et davantage de sensibilisation, croit-elle. Notons que le PAMQ tient un registre sur les médecins qui ont tenté de se suicider ou qui se sont suicidés après avoir demandé de l’aide à l’organisme. Ce registre n'est pas rendu public pour éviter que les personnes ayant contacté le programme ne soient identifiées. Les demandes en chiffres 1046 demandes reçues du 1er juin 2021 au 31 mai 2022 1056 demandes effectuées l'année précédente, mais dont le dossier n'est pas fermé. 57 demandes de soutien-conseil pour aider un collègue 101 personnes rencontrées lors d’interventions de groupe en milieu de travail Répartition des demandes d’aide 42% médecins de famille 38% spécialistes 15% résidents 5% étudiants Les médecins, résidents et étudiants en médecine du Québec peuvent s’entretenir avec un médecin-conseil du PAMQ en communiquant par téléphone au 514 397-0888 ou sans frais au 1 800 387-4166 ou par courriel à info@pamq.org

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