Oui à la télésanté, mais pas à tout prix

Devenue pratique courante pendant la crise sanitaire, la téléconsultation est là pour rester. Elle ne doit cependant pas faire oublier aux infirmières et aux médecins leurs obligations et responsabilités déontologiques et professionnelles, soulignent le Collège des médecins (CMQ) et l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ). En annonçant, en mars 2020, que les téléconsultations menées par des omnipraticiens seraient désormais couvertes par la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ), Québec a favorisé le développement des soins virtuels, qui ne disparaîtront pas. La téléconsultation par vidéoconférence ou par téléphone, avec ou sans rendez-vous, devrait cependant être réservée à certaines situations et à des soins ponctuels, rappelle la Dre Isabelle Tardif, directrice générale adjointe et secrétaire du CMQ. Puisqu’il n’existe pas de liste des problèmes de santé compatibles avec une téléconsultation, les deux ordres s’en remettent au jugement de leurs membres pour choisir ce qui est le plus approprié pour prodiguer des soins de qualité, tout en respectant leurs obligations professionnelles et déontologiques. Ils doivent notamment compléter leur démarche clinique et assurer l’évaluation, la surveillance et le suivi requis par l’état de santé du patient. «La technologie ne remplace pas les contacts avec le patient. Avec la vidéoconférence, le médecin va obtenir plus d'informations qu’avec une conversation au téléphone, mais parfois ça prend une rencontre et un examen physique pour évaluer le patient. C’est important que les professionnels soient bien informés de ce qui est approprié pour la téléconsultation et ce qui ne l’est pas», souligne la Dre Tardif. Par exemple, le renouvellement de certaines prescriptions, les conseils santé et des problèmes de santé mentale comme l’anxiété se prêtent bien à la consultation à distance, alors que des douleurs abdominales ou des problèmes pulmonaires devraient être traités en clinique avec un examen physique. Les deux ordres professionnels rappellent d’ailleurs à leurs membres qui exercent via une plateforme privée de télémédecine que des corridors de service doivent être établis pour éviter que les patients qui doivent être vus se rendent à l’urgence. Mêmes responsabilités et obligations Parmi les autres obligations des professionnels, les deux ordres soulignent l’obligation d’obtenir le consentement libre et éclairé du patient pour les soins et l’utilisation des moyens technologiques. Il leur revient également d’évaluer le niveau de risque quant à la sécurité des données (p. ex.: réseau informatique sécurisé) et le respect de la confidentialité et du secret professionnel lors de leur intervention auprès du patient.

Oui à la télésanté, mais pas à tout prix

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