Le déploiement du DSQ ne sera pas terminé avant 2015 et Montréal l’obtiendra en dernier

Le déploiement du Dossier de santé du Québec (DSQ) est loin d’aller aussi rondement que le ministre de la Santé, Yves Bolduc, le laissait entendre le 30 avril dernier.Dans une nouvelle vigie portant sur le DSQ, rendue publique le 13 mai, le vérificateur général affirme que l’échéancier, déjà repoussé, a encore été modifié, et que le déploiement complet dans les régions ne sera pas terminé avant juin 2015. C’est la région la plus populeuse de la province, à savoir celle de Montréal, qui devrait bénéficier du DSQ en tout dernier. On parle donc d’un retard de cinq ans sur le calendrier original.Au départ, il était prévu que les professionnels de la santé, les cliniques médicales, les centres hospitaliers universitaires, les pharmacies, les centres d’imagerie diagnostique, les laboratoires privés, les CSSS et les autorités de santé publique aient tous accès au DSQ en 2010. Ce calendrier a été revu à trois reprises par le ministère de la Santé et la dernière révision remonte à février 2010. Le vérificateur note que les échéances ont de nouveau été reportées pour la quasi-totalité des projets.Selon l’échéancier d’origine, une première région devait accueillir le DSQ à compter de 2010, soit celle de Québec, et les 17 autres régions devaient être desservies au plus tard le 30 juin 2011. Ce calendrier a été repoussé loin dans le temps. On ne parle plus d’un report d’un ou deux ans, mais de cinq ans. Le déploiement total est maintenant prévu pour le 30 juin 2015 et la dernière région qui devrait recevoir le DSQ est celle de Montréal.Arrimage avec le DPEAvec cette nouvelle vigie sur le DSQ, à savoir la troisième, le vérificateur général note qu’un risque majeur quant à l’absence d’arrimage entre le Dossier patient électronique (DPE) et le Dossier de santé du Québec avait été soulevé l’an dernier. Le DPE est le dossier informatisé local du patient et certaines régions en ont fait une priorité. Le lien entre le DSQ et le DPE représente, aux yeux du vérificateur, l’enjeu majeur du projet. Or, déplore-t-il, le ministère de la Santé n’a toujours pas élaboré de stratégie d’arrimage entre les deux dossiers.Budget du DSQLe vérificateur général émet aussi de sérieux doutes sur le budget du DSQ, qui a été établi à 563 millions $. Cette somme inclut des dépenses liées à la gouvernance et à la mise en œuvre du projet. Ces coûts ont été révisés en décembre 2009, mais le vérificateur estime que le risque de ne pas les respecter demeure. Il signale que certaines hypothèses retenues ne lui semblent pas réalistes. Le ministère de la Santé comptabilise dans les coûts le fait que les déploiements régionaux pourraient se poursuivre jusqu’en 2013. Or, le Ministère a indiqué au vérificateur que la mise en place s’étendrait jusqu’en 2015. Cela fait dire au vérificateur que l’estimation du Ministère est peu crédible. Il juge aussi irréaliste, comme l’affirme le Ministère, l’idée selon laquelle l’intégration de nombreux systèmes de laboratoire n’entraînera aucun coût additionnel. Enfin, le vérificateur croit que les coûts associés au projet de santé publique du DSQ devraient être révisés à la hausse, compte tenu de son report de trois ans et de la possibilité que sa portée soit modifiée.

Le déploiement du DSQ ne sera pas terminé avant 2015 et Montréal l’obtiendra en dernier

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