Nouvelle-Écosse: les points de fidélité des pharmacies décriés par un médecin

Depuis peu, le Dr Chris Ozere porte un regard critique sur les points de fidélité que les patients peuvent obtenir en pharmacie avec leurs médicaments d’ordonnance dans certaines provinces. Ce médecin de famille de Dartmouth, en Nouvelle-Écosse, a fait part de ses inquiétudes à CBC News après avoir entendu une rumeur selon laquelle des personnes se transmettraient intentionnellement l'hépatite C en mélangeant leur sang avec celui d'une personne infectée. L'objectif étant de devenir ainsi éligible à un traitement de 60 000 dollars couvert par la santé publique, puis d'accumuler des points de fidélité grâce à ce traitement. Une telle ordonnance équivaudrait à environ 900 dollars en points de fidélité. Le Dr Ozere a dit qu'il n'était pas sûr de la véracité de cette histoire, mais pensait que c'était possible. «Les consommateurs de drogue par voie intraveineuse, par exemple, peuvent parfois être désespérément en quête d'argent. C’est, je pense, ce qui les a amenés à avoir cette idée.» Il a déclaré que cela l'a fait réfléchir à d'autres façons dont les points pourraient inciter les gens à faire de mauvais choix, par exemple en faisant pression pour obtenir un médicament plus cher. La question du cumul de points de fidélité sur les médicaments a été débattue dans tout le pays devant les tribunaux. Plusieurs ordres professionnels de pharmaciens provinciaux ont institué des interdictions qui ont été contestées par les entreprises. Les pharmaciens du Nouveau-Brunswick ont voté en faveur de son interdiction le mois dernier, et l'Île-du-Prince-Édouard, Terre-Neuve-et-Labrador, le Québec, l'Ontario, l'Alberta et la Colombie-Britannique l'interdisent déjà. Mais la Nouvelle-Écosse l'autorise toujours. «Nous ne voyons pas la nécessité de prendre des mesures supplémentaires», a affirmé Beverly Zwicker, registraire du Nova Scotia College of Pharmacists, dans un autre article de CBC News. «Il n'y a rien qui puisse indiquer que le public est en danger à cause de cette pratique actuelle.» Le Dr Ozere pense que les ordonnances ne devraient pas être assorties d'une récompense financière, afin d'éviter les risques d'abus. «Les gens font ce qu'ils doivent faire lorsqu'ils sont désespérés», croit le médecin. «Ce n'est pas eux le problème. Le problème est que... l'incitation financière pour obtenir des médicaments sur ordonnance coûteux est là.» Il souligne que l'hépatite C est une maladie grave qui peut entraîner un cancer du foie ou une insuffisance hépatique, et que le traitement ne fonctionne pas pour tout le monde.

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