N'ayant pas fait ses propres vérifications, un pharmacien provoque un choc anaphylactique chez une patiente

Le pharmacien Quoc Nguyen a commis une erreur de bonne foi. Supposant à tort que d'autres collègues avaient déjà effectué les vérifications nécessaires, il a validé une ordonnance de Lapelga qui a entraîné un choc anaphylactique chez une patiente atteinte d'un cancer. Il a ainsi été reconnu coupable d'avoir omis de vérifier le risque d'allergie, et d'avoir omis de fournir les conseils appropriés concernant les médicaments délivrés. Le 17 décembre 2021, la patiente s'est rendue dans un centre de services communautaires, où une infirmière lui a administré le Lapelga par injection. Peu après, elle a été transportée aux urgences de l'hôpital Notre-Dame en raison d’une anaphylaxie. Elle a présenté les symptômes suivants: difficultés respiratoires, gonflement des lèvres et de la gorge, démangeaisons, nausées et douleurs abdominales. Elle a quitté les urgences à la fin de la journée. La patiente est cliente depuis 2012 de la succursale Jean Coutu où travaille M. Nguyen, et son allergie au latex était clairement indiquée dans son dossier, selon le document de décision. Reconnaissance des faits Au cours de l'enquête, M. Nguyen a admis d'emblée qu'il aurait dû revérifier la prescription de la patiente pour le médicament Lapelga, qui est distribué dans des capsules d'aiguilles préremplies contenant du latex de caoutchouc naturel. Il aurait également dû conseiller la patiente sur deux autres médicaments, la prochlorpérazine et la dexaméthasone, qui lui avaient été prescrits. À lire aussi: Un pharmacien bienveillant radié un mois pour une consultation illicite du DSQ M. Nguyen a en effet reconnu qu'il aurait dû effectuer ses propres «vérifications et procédures concernant l'allergie de la patiente au latex» et qu'il aurait dû parler à la patiente «afin de lui donner les conseils habituels concernant les ordonnances qui lui ont été servies ce jour-là». Il a plutôt supposé qu'un pharmacien d'une autre succursale de Jean Coutu - où l'ordonnance de Lapelga a été envoyée par erreur - avait vérifié le risque d'allergie au latex. M. Nguyen a également supposé que le pharmacien qui a finalement remis les médicaments à la patiente avait donné des conseils sur les médicaments. Or, aucun de ces deux autres pharmaciens n'avait parlé à la patiente, bien que celui qui a reçu l'ordonnance en premier avait tenté, sans succès, de la contacter par téléphone. Un technicien en pharmacie de la même pharmacie avait par ailleurs constaté que le numéro de téléphone figurant dans le dossier de la patiente n'était pas en service. À lire aussi: Rabais interdits, pubs trompeuses, médicaments périmés: un pharmacien écope de 32 000$ d’amendes Tout en tenant compte de la reconnaissance rapide de la culpabilité de M. Nguyen et de sa pleine coopération à l'enquête, le Conseil a noté qu'«un message clair devrait être envoyé aux autres membres de la profession quant à l'importance d'être particulièrement vigilant lorsqu'ils exécutent des ordonnances pour un patient souffrant d'une allergie. Les conséquences de la négligence d'un pharmacien sur l'état de santé de ses patients peuvent être majeures». Les pharmaciens ne peuvent pas supposer, comme l'a fait M. Nguyen, que d'autres pharmaciens vérifieront et garantiront l'utilisation appropriée d'un médicament, écrit le Conseil dans sa décision. «La santé du patient est en jeu. Dans ce cas, le (pharmacien) a manqué à ses obligations. Il n'a pas contacté le pharmacien de la première succursale ni la patiente.» Quoc Nguyen, qui exerce dans une pharmacie Jean Coutu à Montréal, devra payer une amende de 6000$, en plus des frais d'enquête et d'audition, selon le document de décision émis par l'Ordre des pharmaciens du Québec (OPQ).

N'ayant pas fait ses propres vérifications, un pharmacien provoque un choc anaphylactique chez une patiente

Pour accéder au contenu, connectez-vous ou créez un compte gratuit.

Catégories connexes